Bukhari 5432 (et 3708) :
«
J'accompagnais le Messager d'Allah pour remplir mon estomac; à ce moment-là je ne mangeais pas de pain cuit au four ni ne portais de soie. Ni un homme ni une esclave ne me servaient, et
j'avais l'habitude de lier des pierres sur mon ventre et de demander à quelqu'un de réciter un verset coranique pour moi bien que je le sache mieux que lui, afin qu'il m'emmène chez lui et me nourrisse. Ja`far bin Abi Talib était le plus gentil avec les pauvres, et il avait l'habitude de nous emmener et de nous nourrir avec tout ce qui était disponible dans sa maison, (et si rien n'était disponible),
il nous donnait une jarre ayant contenu du gras que nous brisions pour en lécher l'intérieur. »
Thirmidhi 3764 :
Abu Hurairah a déclaré: "Aucun a mis des sandales, ni monté une
monture, ni un Kür, après le Messager d' Allah mieux que Ja'far [bin Abi Talib]. "
Bukhari 5375 :
Rapporté Abu Huraira: “
Comme j’étais en proie à une longue et dure faim, je rencontrai ‘Omar Ibn al-Khattâb. Je Je lui demandai alors de me citer un verset du Livre de Dieu (qui puisse soulager mes souffrances), et il entra dans sa maison d’où il m’en récita un. Je marchais ensuite, mais ne fus pas long à m’effondrer, tellement j’étais affaibli. C’est alors que je vis le Prophète se pencher sur moi et me prendre la main pour me faire relever. Il m’appela : “Ô Aboû Hourayra !” Je répondis : “Oui, ô Envoyé de Dieu. Me voici répondant à ton appel.” Comprenant ce que j’avais, il m’entraîna jusque chez lui et me fit donner un grand bol de lait. Je bus et il me dit : “Prends-en encore.” Je repris le bol et je bus à répétition.
Quand je repartis, je retouvai ‘Omar à qui je rapportai ce qui m’était arrivé, concluant : “Mon affaire a été résolue par celui qui était plus habilité que toi à le faire, ô ‘Omar !” Par Dieu je le jure, je savais réciter bien mieux que toi le verset que je t’ai demandé de me réciter !” ‘Omar me répondit : “Et par Dieu je le jure, j’aurais mieux fait de t’inviter à entrer que de posséder des chameaux roux (considérés comme les meilleurs chameaux).”
Bukhari 6452 :
Rapporté Abu Huraira: «
J’ai atteint un tel degré de famine, que j’avais coutume de demander à l’un des compagnons du Prophète un verset du Coran que je connaissais déjà, dans le seul espoir qu’il me prenne avec lui vers sa maison et me nourrisse… Un jour, ma faim fut si violente, que j’ai attaché une pierre sur mon ventre, et je me suis installé sur la route qu’empruntent généralement les compagnons du Prophète (Pbsl)… Au passage d’Abou Bakr, je lui ai demandé un verset du Livre Sacré. Je n’avais posé la question que pour qu’il m’invite chez lui… Il ne m’invita pas. Puis, au passage d’Omar, je posai encore une fois ma question… il ne m’invita pas… Au passage de l’Envoyé (Pbsl), il comprit la raison de ma souffrance. Il me dit : - Abou Houraïra ! Je lui répondis : Oui, ô Envoyé d’Allah et je l’ai suivi dans sa maison. Quand nous entrâmes dans sa maison, il trouva un bol contenant du lait. Il demanda à sa famille : - Qui vous a apporté ceci ? - Untel… te l’a envoyé, répondirent-ils. Il me dit : - Abou Houraïra,
va voir les gens de la Souffa (les nécessiteux musulmans qui n’ont ni parents, ni bien et qui s’asseyaient à côté de la mosquée de l’Envoyé (Pbsl)) et invite les à venir. Je fus intérieurement mécontent qu’il m’envoie appeler les gens de la Souffa, me disant intérieurement : "Qu’est-ce que ce peu de lait peut bien faire pour les gens de la Souffa ?!" J’espérais avoir un peu de lait pour me redonner un peu de mes forces perdues par la faim. Je suis allé chez les gens de la Souffa et je leur ai transmis l’invitation de l’Envoyé d’Allah (Pbsl). Tous me suivirent et s’installèrent dans la maison de l’Envoyé (Pbsl). Le Prophète, me tendant le bol, me dit : "Prends le ô Abou Houraïra, et nourris-les". A chaque fois je donnais le bol à l’un d’eux et il buvait à sa faim et à sa soif, jusqu’à se rassasier complètement. Puis, je passais au suivant… Quand j’eus donné le bol à tous, et que tous eurent pleinement satisfait leur faim et leur soif, je tendis le bol au Prophète (Pbsl) qui me dit souriant : - Il ne reste plus que nous deux : toi et moi… - c’est vrai, ô Envoyé d’Allah, répondis-je. - Bois… m’ordonna t-il. - Je bus… Puis, il (Pbsl) me dit - Bois… - Je bus. Il continua ainsi à m’ordonner de boire, et moi j’exécutai son ordre, jusqu’à ce que j’aie dit : "Par le Nom de Celui qui t’a Envoyé avec la vérité, je n’ai plus de place pour le mettre…" Alors, il prit le bol de mes mains et bu à son tour des restes…»
Le Verset 273 de la sourate 2 al-Barara fait allusion à eux.
Aux nécessiteux qui se sont confinés dans le sentier de Dieu, ne pouvant parcourir le monde, et que l'ignorant croit riches parce qu'ils ont honte de mendier - tu les reconnaîtras à leur aspects - Ils n'importunent personne en mendiant. Et tout ce que vous dépensez de vos biens, Dieu le sait parfaitement.
Bukhari 7324 :
Rapporté Muhammad: « Nous étions avec Abu Hurayra alors qu'il portait deux vêtements en lin teints à l'argile rouge. Il s'est nettoyé le nez avec son vêtement en disant: Bravo! Bravo! Abu Hurayra nettoie son nez avec du linge!
Je me revois encore le jour où je suis tombé entre la chaire de l'apôtre d'Allah et la demeure d'Aisha. Certains passants me marchaient sur la nuque, en me prenant pour un fou, alors que ce n'était que de faim que je tombais. »
Au cours des quatres dernières années de la vie du Prophète alors que son pouvoir était total sur Médine, il est difficile d'imaginer quelqu'un osant marcher sur la nuque d'un compagnon en le voyant au sol... Il semblerait qu’Abu Hourayra ne vivait pas à l'ombre du Prophète mais plutôt à celle de la Mosquée de Médine le jour, et à la belle étoile la nuit, parmi la Souffa. Il avait cependant parfaitement senti l’air d’un temps où la religion devenait source de pouvoir. En bon Rastignac il cherchait à s’introduire auprès des gents influents par la petite porte, voire par la fenêtre…
Si l’on admet qu’il ait pu transmettre plus de 5000 hadiths en l’espace de 4 ans, notre rapporteur aurait collecté environ 4 hadiths par jour ! Plus déroutant encore : selon de nombreuses sources, sur ces quatre années, il n’aurait finalement côtoyé le Prophète qu’un an et neuf mois du fait que le Prophète l’a envoyé sous la responsabilité d’Ibn Al Hadhrami, à Bahrein. L’Envoyé d’Allah, étant décédé alors qu’Abou Houreyra y était encore (Abou Houreyra : Mahmoud Abou Ar Riya Al Misri, Commentaires des Hadiths, de Ibn Koteyba, page 39 et 41). Mais aussi du fait que le prophète a passé une grande partie de son temps en expéditions militaires lors des 4 dernières années de sa vie. Nombreux sont ses contemporains qui ont manifesté leur étonnement sinon leurs doutes concernant cette profusion d’histoires qu’Abu Hourayra débitait comme une mitraillette.
Muslim 6399 (2493) :
A'isha a rapporté: «
Abû Hurayra ne t’étonne-t-il pas? Il est venu s’asseoir à côté de mon appartement pour transmettre les hadiths du Messager d’Allah, d’une voix qui m’était audible. J’effectuais une prière surérogatoire. Mais il se leva avant que je termine.
Si je l'avais rattrapé, je lui aurais dit: “Le Messager d’Allah ne débitait pas les hadiths comme vous le faites” ».
(Voir aussi Muslim 7509 (2493) et 7510 (3004) et Bukhari 3568)
Ahmad dans al-Mousnad (16/563) :
- « Tu racontes trop d'histoires! »
- « Si je vous racontais tout ce que j'ai entendu du Prophète (Bénédiction et salut soient
sur lui), vous me qualifieriez de "ramasseur de n'importe quoi" et ne discuteriez plus avec
moi. »
Muslim 6397 (2492)
Al-A'raj a rapporté qu'il avait entendu Abu Huraira dire:
Vous prétendez qu'Abu Huraira rapporte trop de hadiths du Messager d'Allah (que la paix soit sur lui), mais c’est auprès d'Allah qu’est notre rendez-vous ! J'étais un homme indigent et je servait le Messager d'Allah en me contentant de ce qui comblait ma faim. Les Émigrés s’occupaient des transactions au marché tandis que les Ansâr s'affairaient à entretenir leurs biens.
Le Messager d'Allah a dit: “Celui qui étend son vêtement n'oubliera jamais rien de ce qu'il entendra de moi”. J’étendis donc mon vêtement jusqu'à ce qu'il termine son discours, puis le ramenai vers moi. Depuis, je n’ai rien oublié de ce que j'ai entendu de lui.
(voir aussi Bukhari 118,119, 3648, 7354, 2047 et 2350)
Bukhari 5355 :
rapporté par Abu Hourayra : «Le Prophète a dit: 'La meilleure aumône est celle qui est donnée quand on est riche, et donner la main vaut mieux que prendre, et vous devriez commencer d'abord à subvenir aux besoins de vos personnes à charge. Une femme dit: «Tu devrais soit me fournir de la nourriture, soit me divorcer. Un esclave dit: «Donnez-moi de la nourriture et appréciez mon service». Un fils dit: "Donnez-moi à manger; à qui me laissez-vous?"
Les gens ont dit: "O Abu Huraira! Avez-vous entendu cela du Messager d'Allah ?" Il a dit: "Non, cela vient de moi-même." (de mon petit sac)
Muslim 2589 (1109)
Abu Bakr (il est Abu Bakr b. Abd al-Rahman b. Harith) a rapporté: J'ai entendu Abu Huraira (qu'Allah soit satisfait de lui) raconter que celui qui est rattrapé par l'aube dans un état de janâba ne devrait pas observer le jeûne. J'en ai fait mention à 'Abd al-Rahman b. Harith (c'est-à-dire à son père) mais il l'a nié. 'Abd al-Rahman est allé et je suis aussi allé avec lui jusqu'à ce que nous arrivions à'A'isha et Umm Salama (qu'Allah soit satisfait d'elles) et Abd al-Rahman leur a posé des questions à ce sujet. Toutes deux ont dit: (Parfois, il arrivait ainsi) que le Messager d'Allah se réveillait le matin dans un état de janâba sans que ce soit dû à un rêve. Ensuite il jeûnait. Nous avons ensuite continué jusqu'à ce que nous soyons allés à Marwan et Abd al-Rahman lui en a fait mention. Sur ce, Marwan a dit: Je vous souligne (avec serment) que vous feriez mieux d'aller à Abu Huraira et de lui rapporter ce qui est dit à ce sujet. Nous sommes donc venus à Abu Huraira, Abu Bakr était avec nous tout au long et 'Abd al-Rahman lui en a fait mention, sur quoi Abu Huraira a dit: Est-ce qu'elles (les deux épouses du Saint Prophète) vous ont dit cela? Il a répondu: Oui. Sur ceci (Abu Huraira) a dit: Elles ont une meilleure connaissance.
Abu Huraira a ensuite attribué ce qui en avait été dit à Fadl b. 'Abbas et dit: Je l'ai entendu de Fadl et non du Messager d'Allah. Abu Huraira s'est alors rétracté de ce qu'il avait l'habitude de dire à ce sujet. Ibn Juraij (l'un des narrateurs) a rapporté: J'ai demandé à 'Abd al-Malik, si elles (les deux épouses) ont dit (ont fait la déclaration) concernant le Ramadan, sur quoi il a dit: Il en était ainsi.
Alors qu’il était miséreux du vivant du Prophète, Abu Hourayra s’est considérablement enrichi sous les premiers califes. Plus d’une fois, il fut désigné émir de Médine. Il continuait de rapporter ses hadiths avec des périodes de pose : Omar le menaçait pour qu’il se taise puis Mu’âwiya trouva plus pratique d’acheter son silence.
Tarik Madinat Dimachk d’Ibn Assadir Vol 67 p 343
D’après al Saib bin Yazid qui a dit : J’ai entendu Omar ibn al-Khattab dire à Abu Hourayra : « Sois tu arrêtes le hadith sur le messager d’Allah soit je t’envoie à la terre de Daws »
Ibn Asâkir (Ta’rikh Dimashq), Ibn Kathir (Al-Bidaya wa l-Nihâya), Al Dhahabî (Siyar A’lâmi al Nubalâ)
d’après Cheikh Ahmad : « Abû Hurayra se taisait quand Mu’âwiya le payait, et lorsqu’il ne le payait pas, il parlait. »
Bukhari 120 + Ibn Hajar al-’Asqalanî (Fath al-Bari)
« J’ai appris du messager de Dieu deux jarres [de sciences]. J’ai transmis l’une de ces deux jarres. Quant à l’autre, si je l’avais transmise, cette nuque [la sienne] aurait été tranchée. »
Ibn Hajar al-‘Asqalanî (Fath al-Bari) explique le hadith précédent en ces termes : « Les savants ont déduit que la jarre qu’il n’a pas divulguée contenait des hadiths avec les noms des gouverneurs du Mal, leur état et leur époque. Abû Hurayra faisait même indirectement référence à certains d’entre eux, car il avait peur pour sa personne. »
Ibn Sa’d al-Baghdadi Kitab al-Tabaqât al Kabîr :
« J’étais un serviteur chez Ibn ‘Affan et Bint Ghazwane pour servir aux besoins de mon ventre. Je les conduisais lorsqu’ils étaient sur des montures et les servaient lorsqu’ils descendaient de celles-ci. Elle [Bousra Bint Ghazwane] me dit un jour : « tu ne monteras des montures que lorsqu’elles sont debout [il est très difficile de monter un dromadaire debout] et tu n’en descendras que pieds nus. » Puis Dieu m’a permis de l’épouser [lorsqu’il est promu émir sous Mu’âwiya] et je lui dis : « Tu n’en descendras que pieds nus et tu ne le monteras que debout. »
Abu Hourayra a fini immensément riche, étant gouverneur de Médine et vivant dans un Palais. Au service des premiers califes et en particulier des Omeyyades, il a très efficacement collaboré à fonder l’Islam Sunnite actuel dont le but semblait de maintenir une bande d’opportunistes au pouvoir et de rendre ce pouvoir absolu.
Quelques un au service du Califat :
Bukhari 6924 :
(...) "Abu Bakr a dit:" Par Allah! Je combattrai quiconque fait la différence entre les prières et la Zakat car la Zakat a le droit d'être enlevé de la propriété (…)
Bukhari 1442 :
Le Prophète a dit: «Chaque jour, deux anges descendent du Ciel et l’un d’eux dit:
« O Allah! Compensez chaque personne qui dépense dans Votre Cause », et l’autre (ange) dit:« O Allah! Détruisez tous les avares. »
Bukhari 2548 et 2549 :
Le Messager d'Allah a dit: "Un esclave pieux reçoit une double récompense." Abu Huraira a ajouté: Par Celui entre les mains de qui mon âme n'est que pour le Jihad (c'est-à-dire les batailles saintes), le Hajj et mon devoir de servir ma mère, j'aurais aimé mourir en tant qu'esclave. Le Prophète a dit:
"La bonté et le réconfort sont pour celui qui adore son Seigneur d'une manière parfaite et sert son maître sincèrement."
Abu Dawud 2175 :
Le Prophète a dit: « Quiconque incite une femme contre son mari ou un esclave contre son maître n'est pas l'un de nous. »
D’autres concernant les bonnes mœurs :
Bukhari 5185 :
« Celui qui croit en Allah et au jour dernier qu’il ne cause pas de gêne à son voisin et soyez bon avec les femmes. En effet elles ont certes été crée d’une côte et ce qui est le plus tordu de la côte est sa partie supérieure. Si on veut la redresser on la casse et si on la laisse elle reste tordue. Soyez bon avec les femmes ».
Bukhari 5136 et Muslim 1419 :
Le Prophète a dit: "Une matrone ne doit être donnée en mariage qu'après l'avoir consultée; et une vierge ne doit pas être donnée en mariage sauf après sa permission." Les gens ont demandé, "O Messager d'Allah! Comment pouvons-nous connaître sa permission?" Il a dit: «Son silence (indique sa permission).
Bukhari 1088 et muslim 1339 :
Le Prophète a dit: "Il n'est pas permis à une femme qui croit en Allah et au Dernier Jour de voyager un jour et une nuit sauf avec un Mahram."
Bukhari 5194 :
D’après Abou Hourayra, que le Prophète a dit : « Lorsqu’une femme passe la nuit désertant le lit de son époux, les anges restent à la maudire jusqu’à ce qu’elle revienne [sur sa décision]. »
(voir Muslim 1436)
Tirmidhi 1159 :