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Une citation d'al-Umm de l'Imam al Shafi'i, le fondateur de l'école Shafi'i de jurisprudence islamique, est parfois déformée<ref name=":0">{{Citation|archiveurl=https://web.archive.org/web/20201112021758/https://www.call-to-monotheism.com/does_islam_permit_muslim_men_to_rape_their_slave_girls_|url=https://www.call-to-monotheism.com/does_islam_permit_muslim_men_to_rape_their_slave_girls_|author=Bassam Zawadi|publisher=Call to Monotheism|chapter=Does Islam Permit Muslim Men to Rape Their Slave Girls?}}</ref> comme interdisant aux propriétaires d'esclaves de violer leurs esclaves. | Une citation d'al-Umm de l'Imam al Shafi'i, le fondateur de l'école Shafi'i de jurisprudence islamique, est parfois déformée<ref name=":0">{{Citation|archiveurl=https://web.archive.org/web/20201112021758/https://www.call-to-monotheism.com/does_islam_permit_muslim_men_to_rape_their_slave_girls_|url=https://www.call-to-monotheism.com/does_islam_permit_muslim_men_to_rape_their_slave_girls_|author=Bassam Zawadi|publisher=Call to Monotheism|chapter=Does Islam Permit Muslim Men to Rape Their Slave Girls?}}</ref> comme interdisant aux propriétaires d'esclaves de violer leurs esclaves. | ||
{{Quote|1={{citation|author=al-Shafi'i|title=al-Umm|volume=3|page=253}}|2=" | {{Quote|1={{citation|author=al-Shafi'i|title=al-Umm|volume=3|page=253}}|2="Si un homme acquiert par la force une esclave, puis a des relations sexuelles avec elle après l'avoir acquise par la force, et s'il n'est pas excusé par ignorance, alors l'esclave lui sera enlevée, il est tenu de payer l'amende, et il recevra la peine pour rapports sexuels illégaux."}} | ||
Il est clair, cependant, que "acquiert par la force" fait ici référence à la manière dont l'homme a pris possession de l'esclave, et non à une description de l'acte sexuel ultérieur. En effet, cette citation provient de la section intitulée ghasb (usurpation de propriété). Selon la loi islamique, un cinquième de tout le butin de guerre et de raid (appelé Khum - littéralement "cinquième"), y compris les captifs qui peuvent être vendus contre de l'argent, doit être alloué aux dépenses publiques. Prendre et violer un captif de cette attribution publique, comme Ali l'aurait fait dans un cas, équivaut à un vol et à un zina (rapport sexuel illégal). Ceci, ainsi que prendre et violer l'esclave de quelqu'un d'autre, est bien sûr interdit et punissable. En effet, dans le reste de son ouvrage juridique en plusieurs volumes al-Umm, al-Shafi'i décrit minutieusement les lois concernant les obligations sexuelles de ses épouses et esclaves, ne suggérant nulle part que le viol de la femme est punissable dans ces contextes. | |||
==== | ====Citation de Malik :==== | ||
Une citation du Muwatta de l'Imam Malik, fondateur de l'école de jurisprudence Maliki, est également parfois déformée.<ref name=":0" /> Comme pour la citation tirée d'al-Umm, cette citation du Muwatta ne fait également référence qu'aux esclaves volés et n'a aucune incidence sur ses propres esclaves et épouses. Les amendes pour le viol des filles esclaves étaient toujours payées au maître.<ref>Hina Azam, "Sexual Violation in Islamic Law: Substance, Evidence, and Procedure" New York: Cambridge University Press, 2015, p. 104</ref> Et, tout comme l'Imam Shafi'i, Malik détaille les pratiques légales de l'esclavage dans plusieurs autres endroits du même ouvrage. | |||
{{Quote|1={{Muwatta|36||14}}|2=Malik | {{Quote|1={{Muwatta|36||14}}|2=Malik m'a raconté d'Ibn Shihab qu'Abd al-Malik ibn Marwan a rendu un jugement selon lequel le violeur devait payer à la femme violée sa dot. Yahya a dit qu'il a entendu Malik dire: "Ce qui est fait dans notre communauté à propos de l'homme qui viole une femme, vierge ou non vierge, si elle est libre, c'est qu'il doit payer le prix de la mariée de son semblable. Si elle est une esclave, il doit payer ce qu'il a diminué de sa valeur. La peine hadd dans de tels cas est appliquée au violeur, et il n'y a pas de punition appliquée à la femme violée. Si le violeur est un esclave, c'est contre son maître à moins qu'il ne veuille le livrer. »}} | ||
====Hadith | ====Hadith concernant le calife Umar==== | ||
Un hadith du Sunan d'al-Bayhaqi décrit le calife Umar punissant Dhiraar pour avoir violé une femme captive et est parfois présenté comme une preuve qu'il n'est pas permis d'avoir des relations sexuelles avec des esclaves.<ref name=":0" /> | |||
{{Quote|1={{citation|title=Sunan al-Bayhaqi|volume=2|author=al-Bayhaqi|page=263|chapter=Hadith 18685}}|2= | {{Quote|1={{citation|title=Sunan al-Bayhaqi|volume=2|author=al-Bayhaqi|page=263|chapter=Hadith 18685}}|2= | ||
Abu al-Hussain bin al-Fadhl al-Qatan | Abu al-Hussain bin al-Fadhl al-Qatan a rapporté d'Abdullah bin Jaffar bin Darestweh de Yaqub bin Sufyan d'al-Hassab bin Rabee d'Abdullah bin al-Mubarak de Kahmas de Harun bin Al-Asam qui a dit : Umar bin al-Khatab qu'Allah l'agrée a envoyé Khalid bin al-Walid dans une armée, c'est pourquoi Khalid a envoyé Dhiraar bin al-Azwar dans un escadron et ils ont envahi un district appartenant à la tribu des Bani Asad. Ils ont ensuite capturé une jolie mariée, Dhiraar l'aimait bien, il a donc demandé à ses compagnons de la lui accorder et ils l'ont fait. Il a ensuite eu des rapports sexuels avec elle, quand il a terminé sa mission, il s'est senti coupable, et est allé voir Khalid et lui a raconté ce qu'il avait fait. Khalid a dit: "Je vous le permets et je vous l'ai rendu licite." Il a dit: "Non, pas avant d'avoir écrit un message à Umar". (Puis ils ont envoyé un message à Umar) et Umar a répondu qu'il (Dhiraar) devrait être lapidé. Au moment où le message d'Umar a été délivré, Dhiraar était mort. (Khalid) a dit: 'Allah n'a pas voulu déshonorer Dhiraar'}} | ||
Comme pour la citation tirée de l'Imam Shafi'i, cela fait presque certainement référence à une violation du système de distribution du butin de guerre. Les rapports sexuels de Dhiraar avec la fille captive étaient illégaux et méritaient d'être lapidés non pas à cause de son statut de captif ou de son manque de consentement, mais parce qu'il avait eu des rapports sexuels avec la fille sans que cette fille lui ait été attribuée à la demande du calife (Umar dans ce cas) , qui a la responsabilité de distribuer le butin. Ni la captivité ni le consentement ne sont mentionnés comme facteur de la peine. En effet, dans un autre hadith cité ci-dessus, Umar dit à un homme d'avoir des relations sexuelles avec son esclave après que sa femme ait tenté de l'en empêcher. | |||
=== | ===Liberté et mariage comme exigence universelle=== | ||
Les versets 4:23-24 (Coran 4:23-24) sont parfois présentés comme une preuve de l'idée qu'un homme doit d'abord affranchir et épouser une esclave pour avoir des relations sexuelles avec elle. Le verset énumère les types de femmes qu'un homme musulman est autorisé à épouser, une option donnée étant ses femmes esclaves, dont il peut se libérer et se marier. Alors que 4:23-24 ne mentionnent pas les esclaves en dehors d'un contexte conjugal, plusieurs autres versets (par exemple le Coran 23:1-6 et le Coran 70:29-30) font clairement référence à l'activité sexuelle avec des esclaves avec qui le propriétaire n'est pas marié en distinguant explicitement son accès sexuel à ses épouses et son accès sexuel à ses esclaves. L'autre exemple des compagnons de Muhammad violant des captives de Banu al-Mustaliq avant de les renvendre (un scénario dont on déduit nécessairement leur non-mariage) confirme cette idée.<ref>{{Bukhari|5|59|459}}, {{Muslim|8|3371}},{{Muwatta|29||95}}, {{Abudawud||2167}}, and {{Bukhari|3|34|432}}</ref> | |||
En outre, il existe la catégorie juridique universellement attestée d’Umm Walad (littéralement "mère de l'enfant") qui est utilisée par les juristes islamiques pour désigner les esclaves qui ont donné naissance à l'un des enfants de leur maître. Une Umm Walad est juridiquement distincte d'une mère libre car elle est toujours une esclave. En effet, le concept d'Umm Walad est apparemment attesté même à l'époque du prophète selon un hadith dans Sahih Muslim - d’autant plus clarifié par le fait que dans ce hadith, Muhammad approuve les relations sexuelles du compagnon avec son esclave célibataire. | |||
{{Quote|{{Muslim|8|3377}}| Abu Sa'id al-Khudri (Allah | {{Quote|{{Muslim|8|3377}}|Abu Sa'id al-Khudri (qu'Allah soit satisfait de lui) a rapporté qu'il a été fait mention de 'azl en présence de l'Apôtre d'Allah (ﷺ) sur quoi il a dit : Pourquoi le pratiquez-vous ? Ils ont dit: Il y a un homme dont la femme doit allaiter l'enfant, et il a des rapports sexuels avec elle, mais il refuse qu’elle tombe enceinte. '''Il y a un autre homme qui a une esclave et il a des relations sexuelles avec elle, mais il répugne à ce qu'elle tombe enceinte afin qu'elle ne devienne pas Umm Walad, sur quoi il (le Saint Prophète) a dit: Il n'y a pas de mal si vous ne faites pas cela''', car cela (la naissance de l'enfant) est quelque chose de prédéterminé. Ibn 'Aun a dit: J'ai fait mention de ce hadith à Hasan, et il a dit: Par Allah, (il semble) comme s'il y avait un reproche (pour 'azl).}} | ||
===Encouragement | ===Encouragement à la chasteté comme interdiction du viol=== | ||
Le verset 24:33 (Coran 24:33), qui ordonne aux hommes célibataires de rester chastes et ordonne aux propriétaires d'esclaves de "ne pas forcer [leurs] servantes à se prostituer", est parfois présenté comme une preuve de l'idée que l'activité sexuelle n'est autorisée que dans un cadre conjugal et que les propriétaires d'esclaves ne peuvent contraindre leurs filles esclaves à des activités sexuelles d'aucune sorte. | |||
{{Quote|1={{Quran|24|33}}|2=''' | {{Quote|1={{Quran|24|33}}|2='''Et que ceux qui n'ont pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes''' jusqu'à ce qu'Allah les enrichisse par Sa grâce. Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d'affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux; et donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés. Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente, '''ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes'''. Si on les y contraint, Allah leur accorde après qu'elles aient été contraintes, Son pardon et Sa miséricorde.}} | ||
Chastity is instructed throughout the Qur'an and is repeatedly defined as the habit of one who "guards their private parts" from all except "their wives [of whom they may have [[Polygamy in Islamic Law|up to four]]] and what their right hand possesses [i.e. female slaves, of whom they may have an unlimited number]" (e.g. {{Quran|23|6}}, {{Quran|33|50}}, {{Quran|33|52}}, and {{Quran|70|30}}). It is clear that, in the view of the Qur'an's author, an unmarried male may be considered chaste even if he engages in sexual activity with a technically unlimited number of women, so long as they are his slaves. | Chastity is instructed throughout the Qur'an and is repeatedly defined as the habit of one who "guards their private parts" from all except "their wives [of whom they may have [[Polygamy in Islamic Law|up to four]]] and what their right hand possesses [i.e. female slaves, of whom they may have an unlimited number]" (e.g. {{Quran|23|6}}, {{Quran|33|50}}, {{Quran|33|52}}, and {{Quran|70|30}}). It is clear that, in the view of the Qur'an's author, an unmarried male may be considered chaste even if he engages in sexual activity with a technically unlimited number of women, so long as they are his slaves. |
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