Le Hijab (voile islamique): Difference between revisions

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[https://quranx.com/33.59?Context=3 Au verset 59 de la sourate 33], le Coran stipule que le but de rabattre le jilbab (un pardessus ou un manteau à capuche) est de distinguer les femmes musulmanes libres (probablement des femmes non musulmanes ou des esclaves, qui n’ont pas à l’observer) afin de les empêcher d’être molestées/harcelées.  
[https://quranx.com/33.59?Context=3 Au verset 59 de la sourate 33], le Coran stipule que le but de rabattre le jilbab (un pardessus ou un manteau à capuche) est de distinguer les femmes musulmanes libres (probablement des femmes non musulmanes ou des esclaves, qui n’ont pas à l’observer) afin de les empêcher d’être molestées/harcelées.  


Bucar explique que les commentateurs du Coran ont convenu que la révélation de ce verset fait référence aux hypocrites (al-munafiqun) à Médine (qui sont mentionnés dans le verset suivant, [https://quranx.com/33.60?Context=3 Coran 33:60]) qui harcelaient physiquement les femmes esclaves dans les espaces publics. Le contexte de ce verset est mentionné par exemple dans le tafsir d’al-Jalalayn. Le jilbab a ainsi permis aux femmes croyantes libres de se distinguer visuellement. Le Coran a placé sur elles cette responsabilité afin d’atténuer le comportement immoral de certains hommes. Bucar dit que la signification du jilbab n’est pas claire, mais que la plupart des savants ont cru qu’il s’agissait d’un type de parement extérieur.<ref>Elizabeth Bucar, ''The Islamic Veil (Le Voile Islamique'', pp. 38-40</ref>  
Bucar explique que les commentateurs du Coran ont convenu que la révélation de ce verset fait référence aux hypocrites (al-munafiqun) à Médine (qui sont mentionnés dans le verset suivant, [https://quranx.com/33.60?Context=3 Coran 33:60]) qui harcelaient physiquement les femmes esclaves dans les espaces publics. Le contexte de ce verset est mentionné par exemple dans le tafsir d’al-Jalalayn. Le jilbab a ainsi permis aux femmes croyantes libres de se distinguer visuellement. Le Coran a placé sur elles cette responsabilité afin d’atténuer le comportement immoral de certains hommes. Bucar dit que la signification du jilbab n’est pas claire, mais que la plupart des savants ont cru qu’il s’agissait d’un type de parement extérieur.<ref>Elizabeth Bucar, ''The Islamic Veil (Le Voile Islamique)'', pp. 38-40</ref>  


{{quote |{{Quran|33|59}}|Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles [jalābībihinna جَلَٰبِيبِهِنَّ]: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. <i>(Traduction Hamidullah)</i><br>
{{quote |{{Quran|33|59}}|Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles [jalābībihinna جَلَٰبِيبِهِنَّ]: elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. <i>(Traduction Hamidullah)</i><br>
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===Coran 24:31===
===Coran 24:31===
{{Quran|24|31}} tells believing women to draw the ''khimar'' (piece of cloth that covers the head) over their bosoms and to hide their adornment or [[Qur'an, Hadith and Scholars:Beauty and Makeup|beauty]] from men.
Le [https://quranx.com/24.31?Context=3 verset 31 de la sourate 24] du Coran demande aux femmes croyantes de rabattre le ''khimar'' (un morceau de tissu qui couvre la tête) sur leur poitrine et de cacher leur parure ou leur [https://wikiislam.net/wiki/Qur%27an,_Hadith_and_Scholars:Beauty_and_Makeup beauté] aux hommes.


{{quote |{{Quran|24|31}}|And tell the believing women to reduce [some] of their vision and guard their private parts and not expose their adornment [zīnatahunna إِخْوَٰنِهِنَّ] except that which [necessarily] appears thereof and to wrap [a portion of] their headcovers [bikhumurihinna بِخُمُرِهِنَّ] over their chests [juyūbihinna جُيُوبِهِنَّ] and not expose their adornment except to their husbands, their fathers, their husbands' fathers, their sons, their husbands' sons, their brothers, their brothers' sons, their sisters' sons, their women, that which their right hands possess, or those male attendants having no physical desire, or children who are not yet aware of the private aspects [ʿawrāti عَوْرَٰتِ] of women. And let them not stamp their feet to make known what they conceal of their adornment. And turn to Allah in repentance, all of you, O believers, that you might succeed.}}
{{quote |{{Quran|24|31}}|Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours [zīnatahunna إِخْوَٰنِهِنَّ] que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile [bikhumurihinna بِخُمُرِهِنَّ] sur leurs poitrines [juyūbihinna جُيُوبِهِنَّ]; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes Musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées [ʿawrāti عَوْرَٰتِ] des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. <i>(Traduction Hamidullah)</i><br>
Dis aux croyantes de baisser leurs regards, de protéger leur sexe, et de ne faire apparaître de leur ornement [zīnatahunna إِخْوَٰنِهِنَّ] que ce qui en est apparent. Qu’elles rabattent leurs voiles [bikhumurihinna بِخُمُرِهِنَّ] sur leurs fentes [juyūbihinna جُيُوبِهِنَّ]. Qu’elles ne fassent apparaître leur ornement qu’à leurs maris, à leurs pères, aux pères de leurs maris, à leurs fils, aux fils de leurs maris, à leurs frères, aux fils de leurs frères, aux fils de leurs sœurs, à leurs femmes, à ce que leurs mains droites possédèrent, à ceux faisant partie de la suite sans besoin sexuel parmi les hommes, ou aux enfants qui ne sont pas informés des intimités [ʿawrāti عَوْرَٰتِ] des femmes. Qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds pour que l’on sache ce qu’elles cachent de leur ornement. Revenez tous à Dieu, ô croyants! ~ Peut-être réussirez-vous ! <I>(Traduction Sami Aldeeb)</i><br>
Dis aux Croyantes de baisser leurs regards, d'être chastes, de ne montrer de leurs atours [zīnatahunna إِخْوَٰنِهِنَّ] que ce qui en paraît. Qu'elles rabattent leurs voiles [bikhumurihinna بِخُمُرِهِنَّ] sur leurs gorges [juyūbihinna جُيُوبِهِنَّ] ! Qu'elles montrent seulement leurs atours à leurs époux, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs époux, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs époux, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou à leurs femmes, ou à leurs esclaves, ou à leurs serviteurs mâles que n'habite pas le désir [charnel], ou aux garçons qui ne sont pas [encore] au fait de la conformation [ʿawrāti عَوْرَٰتِ] des femmes. Que [les Croyantes] ne frappent point [le sol] de leurs pieds pour montrer les atours qu'elles cachent ! Revenez tous à Allah, ô Croyants ! Peut-être serez-vous bienheu­reux. <i>(Traduction Régis Blachère)</i>}}


Bucar notes that unlike the above two verses, only late traditions provide an occasion of revelation for Q. 24:30-31. Believing women are told to draw their ''Khumur'' (singular: ''Khimar'') over their bosoms (''juyub''). Bucar comments that the word khimar, which some Quran commentators glossed as a veil, mainly meant a kerchief worn on the head, and that the root of the word juyub meant a space between, so probably meant cleavage. Thus she argues that the purpose of this part of the verse is that the cleavage must be covered.<ref name="Bucar40-45">Elizabeth Bucar, ''The Islamic Veil'', pp. 40-45</ref> In the same year (2012) a PhD thesis by Sheikh Mustapha Mohamed Rashed at al-Azhar University similarly concluded that the verse only commands that the bosom be covered.<ref>[https://www.moroccoworldnews.com/2012/06/45564/hijab-is-not-an-islamic-duty-scholar Hijab is Not an Islamic Duty: Muslim Scholar] - Morocco World News, 24 June 2012</ref>
Bucar note que contrairement aux deux versets ci-dessus, seules les traditions tardives fournissent un évènement de révélation pour les versets 30-31 de la sourate 24. Il est demandé aux femmes croyantes de rabattre leur ''Khumur'' (singulier : ''Khimar'') sur leur poitrine (''juyub''). Bucar commente que le mot khimar, que certains commentateurs du Coran ont glosé comme un voile, signifiait principalement un foulard porté sur la tête, et que la racine du mot juyub signifiait un espace entre les deux, donc probablement un décolleté. Elle soutient ainsi que le but de cette partie du verset est que le décolleté doit être couvert.<ref name="Bucar40-45">Elizabeth Bucar, ''The Islamic Veil (Le Voile Islamique)'', pp. 40-45</ref> La même année (en 2012), une thèse de doctorat de Cheikh Mustapha Mohamed Rashed à l’Université al-Azhar a également conclu que le verset ordonne seulement que la poitrine soit couverte.<ref>[https://www.moroccoworldnews.com/2012/06/45564/hijab-is-not-an-islamic-duty-scholar Hijab is Not an Islamic Duty: Muslim Scholar (Le hijab n'est pas un devoir islamique: savant musulman) - en anglais] - Morocco World News, 24 Juin 2012</ref>


Except in specifically defined company, the verse also says that women must not reveal their adornment (''zina'', which besides illicit sexual activity is a word used in a few verses for stars adorning the heavens). It seems to essentially mean a woman's attractiveness, though Quran commentators have always disagreed on the meaning of hidden zina in this verse. Some suggested it meant ankle bracelets due to the final part of the verse telling women not to stamp their feet. {{Quran|24|60}} later in the same surah exempts older women from the command to wear garments hiding their adornment. Some Quran commentators like al-Tabari thought it allowed a woman's face to show, based on a hadith in which Muhammad defines what a woman can reveal of herself when she reaches the age of menstruation ({{Abu Dawud|33|4092}}, quoted in the next section below). For al-Zamakhshari, adornment in this context meant jewelry and makeup. Ibn Taymiyyah and al Baydawi said that even a woman's face and hands must be covered in public except during prayer.<ref name="Bucar40-45" />
Excepté certaine compagnie comme cela est spécifiquement définie, le verset mentionne également que les femmes ne doivent pas révéler leur parure (zina qui, en plus de faire référence à une activité sexuelle illicite, est un mot utilisé dans quelques versets pour les étoiles ornant les cieux). Cela semble signifier essentiellement l’attrait d’une femme, bien que les commentateurs du Coran aient toujours été en désaccord sur le sens caché de zina dans ce verset. Certains ont suggéré qu’il s’agissait de bracelets de cheville en raison de la dernière partie du verset demandant aux femmes de ne pas taper des pieds. Un peu plus loin dans le Coran ([https://quranx.com/24.60?Context=3 24:60]), on peut lire que les femmes âgées sont exemptées de porter des vêtements cachant leur parure. Certains commentateurs du Coran comme al-Tabari pensaient qu’il était permis à une femme de montrer son visage, en se basant sur un hadith dans lequel Muhammad définit ce qu’une femme peut révéler d’elle-même lorsqu’elle atteint l’âge de la menstruation (Sunan Abu Dawud [https://sunnah.com/abudawud:4104 33:4092], cité dans la section suivante ci-dessous). Pour al-Zamakhshari, la parure dans ce contexte signifiait bijoux et maquillage. Ibn Taymiyya et al-Baidawi ont dit que même le visage et les mains d’une femme doivent être couverts en public, sauf pendant la prière.<ref name="Bucar40-45" />


Bucar notes that there was similarly no consensus on the meaning of the word 'awra in the verse. For men, hadiths made clear that a man's 'awra was from his navel to his knees. As for a woman's 'awra, there is an isolated hadith collected by al-Tirmidhi quoted in the next section on hadiths below. For some scholars it referred to a woman's bosom, neck and head, for others everything except her face and hands, or for others just the genital region (as with men).<ref name="Bucar40-45" />
Bucar notes that there was similarly no consensus on the meaning of the word 'awra in the verse. For men, hadiths made clear that a man's 'awra was from his navel to his knees. As for a woman's 'awra, there is an isolated hadith collected by al-Tirmidhi quoted in the next section on hadiths below. For some scholars it referred to a woman's bosom, neck and head, for others everything except her face and hands, or for others just the genital region (as with men).<ref name="Bucar40-45" />
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