Le Hijab (voile islamique)
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Toutes les écoles en droit islamique exigent que les femmes musulmanes qui ont atteint l'âge de la majorité observent le hijab lorsqu'elles sont en présence de non-mahrams. Conceptuellement, le hijab est un ensemble d’exigences selon lesquelles les femmes et les hommes doivent couvrir certaines parties de leur corps (le mot arabe hijab fait littéralement référence au concept de voile comme avec un écran ou un rideau). Si les exigences imposées aux hommes sont similaires aux attentes communes au sujet de la décence publique dans le monde moderne, celles pour les femmes s'étendent à couvrir l'intégralité du corps, à l'exception du visage et des mains, malgré la divergence des écoles juridiques sur les exigences pour les femmes de se couvrir les pieds, le visage et les mains. Familièrement, le mot "hijab" fait référence aux couvre-chefs utilisés par les femmes musulmanes pour couvrir leurs cheveux et leur cou. Il existe de nombreuses variations culturelles sur le hijab (vêtement), dont beaucoup offrent différents degrés de couverture, notamment la burqa, le niqab et le dupatta. Certains savants modernes sont en désaccord avec les interprétations traditionnelles qui exigent que la tête soit couverte et de nombreuses femmes musulmanes choisissent de ne pas le faire, comme abordé ci-dessous.
Dans quelques versets, le Coran énonce des exigences concernant le jilbab (un pardessus ou un manteau à capuche) et le khimar (probablement un morceau de tissu sur la tête servant à couvrir la poitrine). Un verset mentionne le mot hijab comme une sorte de rideau ou de voile de séparation derrière lequel les visiteurs pouvaient demander des choses aux épouses de Muhammad. Plus tard, ce terme a acquis le sens conceptuel mentionné ci-dessus. Bien que le Coran contienne des directives générales sur le but de ces exigences, la littérature prophétique est plus spécifique dans son analyse sur les circonstances derrière la révélation de ces versets, même si les hadiths fournissent encore peu d’informations sur ce qu’ils impliquent précisément. Un récit suggère que le verset sur le hijab qui concerne les épouses de Muhammad était le résultat de la pression d’Omar, qui s’opposait à ce qu’elles soient reconnaissables en public. Le Coran indique que les exigences vestimentaires pour les femmes croyantes étaient, en général, de les prévenir des agressions sexuelles et à titre de modestie.
Traditionnellement, ces récits ont été adoptés, même si récemment ils ont été critiqués comme problématiques. Le Coran a été contesté parce qu’il laisse entendre que les femmes doivent porter le fardeau de leur harcèlement en changeant de tenue, et les hadiths à propos d’Omar, le second des califes bien guidés et ami de Muhammad, ont été débattus parce que cela dépeint à la fois cette figure religieuse hautement vénérée comme un personnage peu recommandable, mais aussi parce cela suggère qu'Allah n'était pas seul responsable de la formulation de la charia, qui est censée être divinement révélée et immuable.
Dans son livre court mais détaillé, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), le professeur Elizabeth Bucar a écrit sur le rôle et les interprétations du hijab à travers l’histoire et la modernité.[1] Son livre sera mentionné à plusieurs reprises dans cet article.
Dans les temps modernes
Dans la plupart des pays à majorité musulmane, l’application de la loi sur le hijab n’est pas respectée (dans certains anciens états soviétiques, il n’est même pas courant que les femmes le portent). L’observance du hijab a connu un renouveau dans certains pays à majorité musulmane au milieu du 20ème siècle après être tombé en désuétude tandis qu’en Occident, il est porté couramment et de manière volontaire. Cependant, en parallèle à ces normes sociales, il est également fréquent que les femmes et les filles (même en Occident) subissent parfois une pression communautaire ou familiale pour adhérer au hijab contre leur volonté, en particulier pour les adolescentes qui vivent avec leurs parents. Dans un petit nombre de pays à majorité musulmane (comme l’Iran), le hijab, quelle que soit la forme, est légalement imposé. Les manifestations "Femmes, Vie, Liberté" qui ont eu lieu en Iran en 2023 ont souligné que cette imposition est contraire aux souhaits de millions de femmes là-bas. L’Arabie Saoudite a, quant à elle, supprimé ses règles juridiques en matière de couvre-chef en 2018.
Elizabeth Bucar explique que dans les pays occidentaux, les femmes musulmanes qui portent le hijab est souvent un moyen d'exprimer leur identité musulmane, et que des styles spécifiques de hijab peuvent être en outre un moyen de maintenir une identité avec un héritage culturel spécifique.[2] Dans l’Algérie du 20ème siècle, le hijab a servi de symbole de défense culturelle et de résistance contre le colonialisme, alors qu’en Palestine, il est devenu un symbole de l’identité nationale, mais ne pas le porter était associé à la collaboration israélienne.[3]
Dans le Coran
Le Coran contient des versets qui mentionnent le jilbab (un pardessus ou un manteau à capuche), le khimar (un morceau de tissu qui couvre la tête), et le hijab (sorte de paravent pour protéger les épouses de Muhammad du regard des visiteurs de sa maison). Bucar résume que le verset 53 de la sourate 33 était un ordre pour séparer les épouses de Muhammad de l’espace public et privé ; le verset 59 de la même sourate était un ordre pour préserver les femmes croyantes libres de leur intégrité corporelle du harcèlement ; et les versets 30 et 31 de la sourate 24 étaient un commandement pour protéger la pudeur de toutes les femmes musulmanes.[4]
Coran 33:53
Dans le Coran (33:53), il est fait mention d’un hijab, un écran (ou une barrière) derrière lequel les visiteurs qui se rendent chez Muhammad peuvent demander des choses à ses épouses sans les voir. Bucar constate qu’en plus de ce verset, le mot hijab est utilisé ailleurs dans le Coran pour désigner un voile, un mur ou une cloison (voir 42:51, 7:46, 41:5 et 17:45). Le seul autre verset où le hijab est utilisé par rapport aux femmes se trouve dans le Coran (19:17). Enfin, dans 33:53, il est difficile de savoir sur qui repose la responsabilité de l’observance du commandement, est-ce les hommes ou les épouses de Muhammad ?[5]
[---] Ô vous qui avez cru ! N’entrez pas dans les maisons du Prophète, à moins qu’on ne vous autorise pour la nourriture, sans attendre son moment. Mais lorsqu’on vous appelle, entrez alors. Et lorsque vous vous êtes nourris, dispersez-vous sans vous complaire dans un récit. Cela faisait du mal au Prophète et il se gênait de vous, mais Dieu ne se gêne pas de la vérité. Si vous demandez à [ses femmes] quelque bien, demandez-le-leur de derrière un voile. Cela est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs. Il n’était pas à vous de faire du mal à l’envoyé de Dieu, ni d’épouser ses épouses après lui. ~ Voilà ce qui serait, auprès de Dieu, un grand [péché]. (Traduction Sami Aldeeb)
Les traditions au sujet des circonstances de la révélation de ce verset sont mentionnées dans un certain nombre de hadiths, et sont abordées plus loin dans cet article. Dans les versets 32-33 de la sourate 33, il y a un autre commandement spécifiquement adressé aux femmes de Muhammad ("Ô femmes du Prophète ! Vous n'êtes comparables à aucune autre femme. [...]").
Coran 33:59
Au verset 59 de la sourate 33, le Coran stipule que le but de rabattre le jilbab (un pardessus ou un manteau à capuche) est de distinguer les femmes musulmanes libres (probablement des femmes non musulmanes ou des esclaves, qui n’ont pas à l’observer) afin de les empêcher d’être molestées/harcelées.
Bucar explique que les commentateurs du Coran ont convenu que la révélation de ce verset fait référence aux hypocrites (al-munafiqun) à Médine (qui sont mentionnés dans le verset suivant, Coran 33:60) qui harcelaient physiquement les femmes esclaves dans les espaces publics. Le contexte de ce verset est mentionné par exemple dans le tafsir d’al-Jalalayn. Le jilbab a ainsi permis aux femmes croyantes libres de se distinguer visuellement. Le Coran a placé sur elles cette responsabilité afin d’atténuer le comportement immoral de certains hommes. Bucar dit que la signification du jilbab n’est pas claire, mais que la plupart des savants ont cru qu’il s’agissait d’un type de parement extérieur.[6]
Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs mantes [jalābībihinna جَلَٰبِيبِهِنَّ]. Cela est le moindre pour qu’elles soient reconnues, et ainsi elles ne subiront pas de mal. ~ Dieu était pardonneur, très miséricordieux.(Traduction Sami Aldeeb)
Coran 24:31
Le verset 31 de la sourate 24 du Coran demande aux femmes croyantes de rabattre le khimar (un morceau de tissu qui couvre la tête) sur leur poitrine et de cacher leur parure ou leur beauté aux hommes.
Dis aux croyantes de baisser leurs regards, de protéger leur sexe, et de ne faire apparaître de leur ornement [zīnatahunna إِخْوَٰنِهِنَّ] que ce qui en est apparent. Qu’elles rabattent leurs voiles [bikhumurihinna بِخُمُرِهِنَّ] sur leurs fentes [juyūbihinna جُيُوبِهِنَّ]. Qu’elles ne fassent apparaître leur ornement qu’à leurs maris, à leurs pères, aux pères de leurs maris, à leurs fils, aux fils de leurs maris, à leurs frères, aux fils de leurs frères, aux fils de leurs sœurs, à leurs femmes, à ce que leurs mains droites possédèrent, à ceux faisant partie de la suite sans besoin sexuel parmi les hommes, ou aux enfants qui ne sont pas informés des intimités [ʿawrāti عَوْرَٰتِ] des femmes. Qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds pour que l’on sache ce qu’elles cachent de leur ornement. Revenez tous à Dieu, ô croyants! ~ Peut-être réussirez-vous ! (Traduction Sami Aldeeb)
Bucar note que contrairement aux deux versets ci-dessus, seules les traditions tardives fournissent un évènement de révélation pour les versets 30-31 de la sourate 24. Il est demandé aux femmes croyantes de rabattre leurs Khumur (singulier : Khimar) sur leur poitrine (juyub). Bucar commente que le mot khimar, que certains commentateurs du Coran ont glosé comme un voile, signifiait principalement un foulard porté sur la tête, et que la racine du mot juyub signifiait un espace entre les deux, donc probablement un décolleté. Elle soutient ainsi que le but de cette partie du verset est que le décolleté doit être couvert.[7] La même année (en 2012), une thèse de doctorat de Cheikh Mustapha Mohamed Rashed à l’Université al-Azhar a également conclu que le verset ordonne seulement que la poitrine soit couverte.[8]
Excepté certaine compagnie comme cela est spécifiquement définie, le verset mentionne également que les femmes ne doivent pas révéler leur parure (zina qui, en plus de faire référence à une activité sexuelle illicite, est un mot utilisé dans quelques versets pour les étoiles ornant les cieux). Cela semble signifier essentiellement l’attrait d’une femme, bien que les commentateurs du Coran aient toujours été en désaccord sur le sens caché de zina dans ce verset. Certains ont suggéré qu’il s’agissait de bracelets de cheville en raison de la dernière partie du verset demandant aux femmes de ne pas taper des pieds. Un peu plus loin dans le Coran (24:60), on peut lire que les femmes âgées sont exemptées de porter des vêtements cachant leur parure. Certains commentateurs du Coran comme al-Tabari pensaient qu’il était permis à une femme de montrer son visage, en se basant sur un hadith dans lequel Muhammad définit ce qu’une femme peut révéler d’elle-même lorsqu’elle atteint l’âge de la menstruation (Sunan Abu Dawud 33:4092, cité dans la section suivante ci-dessous). Pour al-Zamakhshari, la parure dans ce contexte signifiait bijoux et maquillage. Ibn Taymiyya et al-Baidawi ont dit que même le visage et les mains d’une femme doivent être couverts en public, sauf pendant la prière.[7]
Bucar note qu’il n’y avait pas non plus de consensus sur la signification du mot 'awra dans le verset. Pour les hommes, les hadiths indiquaient clairement que la awra d’un homme allait de son nombril à ses genoux. Quant à l’awra d’une femme, il y a un hadith isolé recueilli par al-Tirmidhi cité dans la section suivante. Pour certains savants, ce terme faisait référence à la poitrine, au cou et à la tête d’une femme, pour d’autres, tout sauf son visage et ses mains, et enfin pour d’autres, seulement la région génitale (comme pour les hommes).[7]
Dans les hadiths
Bucar constate qu’il n’y a pas de références explicites dans les hadiths qui obligent les femmes à se couvrir le visage ou les cheveux (un récit dans le Sahih Bukhari 6:60:282 fait mention de femmes se couvrant leurs visages, mais ce n’est pas clair dans le texte arabe et une autre version de ce récit dans Sunan Abu Dawud 32:4089 se réfère seulement à elles se confectionnant des khimars). Bucar fait remarquer que les hadiths distinguent une période avant et après la révélation du verset du hijab concernant les épouses de Muhammad, en particulier les récits sur l’événement de la calomnie (al-ifk) dans lequel Aicha a été accusée d’adultère. Au moment de ces récits, le hijab était passé d’un véritable écran dans la maison des épouses de Muhammad à une idéologie complexe de ségrégation, de la vie privée et du statut social, reflétant peut-être les pratiques culturelles post-Muhammad de communautés musulmanes spécifiques.[9]
Quelques hadiths se réfèrent précisément aux épouses de Muhammad couvrant leurs têtes et leurs visages avec un jilbab en public comme on le trouve dans Sahih Bukhari 5:59:462, qui se rapporte à l’évènement de la calomnie cité plus haut. Il mentionne qu’Aicha a rabaissé son jilbab sur son visage, mais il dit aussi que c’était après que le verset du hijab soit descendu, qui était une exigence spécifiquement réservée aux épouses de Muhammad.
Bucar dit que les quelques hadiths pertinents détaillant les exigences pour les femmes croyantes concernent en général l’évitement de vêtements minces ou d’ourlets courts, tandis qu’un hadith isolé recueilli par al-Tirmidhi est l’exception, décrivant une femme dans son intégralité comme 'awra.[10]
Un récit mentionné par certains commentateurs du Coran tel que Ibn Kathir attribue à Ibn Abbas une opinion selon laquelle une femme devrait être entièrement couverte par son jilbab, à l’exception d’un seul œil.
يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِن جَلَـبِيبِهِنَّ
(se couvrir les visages par leurs jalabibs) Elle se couvrit le visage et la tête, avec juste son œil gauche visible.
ذلِكَ أَدْنَى أَن يُعْرَفْنَ فَلاَ يُؤْذَيْنَ
D’autres hadiths pertinents ont été recueillis par Abu Dawud (tous classés Sahih par al-Albani) :
Le récit raconté dans le hadith suivant mentionne l’utilisation du hijab (écran) pour cacher les épouses de Muhammad à un eunuque, ou dans d’autres traductions, à un homme efféminé (voir également Sunan Abu Dawud 32:4095).
Certains observent qu’un eunuque ne pouvait pas représenter une menace pour la chasteté ou la sécurité des épouses de Muhammad, ce qui distingue le but du hijab dans le verset 53 de la sourate 33 de celui du jilbab ou du khimar pour la protection ou la modestie dans les autres versets abordés plus haut.
Dans la loi islamique
Bucar détaille comment différentes opinions sur le voile ont existé entre et au sein des écoles de jurisprudence islamique au fil du temps, probablement influencées par les différents contextes culturels (elle utilise le terme "voile" pour signifier les concepts islamiques pertinents dans un sens général).[11]
Elle écrit "qu’au début, le fiqh discutait sur le fait de se voiler dans le contexte de la prière, et voyait en général le port du voile comme une question de statut social et de sécurité physique." Par la suite, ce n’était plus au centre des préoccupations des juristes médiévaux, même si leur raisonnement reste pertinent pour les débats contemporains sur le voile. En ce qui concerne le concept d’awra mentionné dans le Coran (24:31) et abordé plus haut, l’opinion majoritaire était qu’il excluait les mains et le visage d’une femme (opinion principale chez les Malikites et Hanafites), bien qu'une opinion minoritaire était que tout devrait être couvert sauf ses yeux malgré qu’aucune mention à ce sujet figure dans le Coran contrairement aux hadiths qui indiquent que ce n’était pas une pratique courante pour les premières communautés musulmanes. Ibn Taymiyya (mort en 1328), qui a inspiré le salafisme moderne, a dit que son visage devrait être couvert en public, et cela est devenu la position juridique standard chez les Chaféites et les Hanbalites. Aussi, les juristes ont associé communément l’awra au concept de fitna mentionné séparément dans le Coran. Bucar cite l’éminent juriste al-Nawawi (mort en 1278) comme un exemple de cette opinion, qui est une motivation défendue par certains gouvernements islamiques émergents dans les temps modernes.
Certains juristes islamiques modernes, tels que Khaled Abou El Fadl (mort en 1963), ont critiqué ce lien entre l’awra d’une femme et le concept de fitna et la prévention des rapports sexuels illicites. Il soutient que la pudeur est un commandement éthique coranique en soi et que les versets pertinents ne la lient pas à la fitna. Les juristes médiévaux invoquant la fitna ont en outre basculé la faute d’un éventuel péché des hommes aux femmes (alors que les hypocrites sont blâmés dans le Coran S33V59-60 pour avoir violé la modestie des femmes). Troisièmement, étant donné que même les juristes médiévaux autorisaient les exemptions (par exemple les esclaves travaillant dans les champs), il soutenait que les règles devaient être "de nature contiguës et contextuelles". A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, un regain d’intérêt juridique dans le port du voile a donné lieu à un large éventail de débats et d’opinions.[11]
L’Arabie Saoudite (jusqu’à ce l’obligation légale de se couvrir la tête soit révoquée en 2018), l’Afghanistan et l’Iran fondent leurs lois sur le voile via les écoles de jurisprudence Hanbalite, Hanafite et Jafarite (Chiite), respectivement.[13]
Les avantages proposés du hijab et les critiques à son égard
Bucar catégorise trois types d’usages traditionnels et modernes pour le hijab qui ont été énoncés. Tout d’abord, il a été considéré comme un moyen d’établir un caractère moral (modestie, timidité) et d’une voie vers la piété car ce n’est pas une chose facile de commencer à le porter. Au fil du temps, et de façon répétitive, une femme se sentirait mal à l’aise à l’idée de ne pas le porter. En effet, les ex-musulmanes décrivent couramment combien cela demande du courage pour quitter la maison sans hijab la première fois. Deuxièmement, il a été dit qu’il a l’avantage de prévenir les désirs inappropriés qui pourraient se terminer en zina (rapport sexuel extra-conjugal), et renforce le lien conjugal puisque la sensualité d’une femme était réservée à son mari. Pour finir, il est considéré comme ayant un but social, pour réguler et prévenir les pulsions sexuelles dans une société qui n’arrive plus à se maitriser. Les arguments de cette dernière catégorie sont de quatre types :
1. Il empêche l’excitation masculine constante, protège la dignité sociale et tranquillise la société
2. Il soutient la productivité éducative et économique du fait de la distraction masculine qui diminue
3. Il permet aux femmes de participer plus pleinement à la société car chaque espace public est une zone moralement sûre
4. Il sert de garde-fou contre l’influence occidentale.[14]
Bucar donne des exemples de personnalités musulmanes qui ont critiqué de tels arguments en faveur du hijab. Certains réformistes et progressistes ont interprété le hijab métaphoriquement en termes de principe de comportement modeste et de contrôle de ses désirs. D’autres critiques musulmanes ont noté que le voile n’est pas suffisant pour réprimer le désir, et dans un contexte moderne, peut même stimuler le désir pour ce qui est "interdit". D’autres critiquent le port obligatoire du voile car il supprime le choix moral.[15] Les observateurs laïcs pourraient ajouter que la plupart des arguments en faveur du hijab présupposent un ordre moral conservateur dans lequel l’activité sexuelle en dehors des limites du mariage (ou dans le passé, l’esclavage) doit être interdite, et le risque d’une telle activité doit être atténué.
Certaines critiques soutiennent que si le hijab est destiné à protéger les femmes contre les agressions sexuelles, il ne sert absolument pas à cette fin. Les pays islamiques où la majorité écrasante des femmes observent le hijab sont ceux où le taux de harcèlement sexuel est le plus élevé, notamment en Egypte.[16][17] En Arabie saoudite, où l’observance du hijab est strictement appliquée dans tout le pays, les femmes connaissent l’un des taux de viol les plus élevés au monde.[18]
'Umar and the revelation of the hijab verse (Quran 33:53)
A hadith narrated from Anas bin Malik describes how he witnessed the revelation of the hijab verse. See also Sahih Muslim 8:3328.
A somewhat different account, or background leading up to the revelation of the verse is reported regarding pressure exerted on Muhammad regarding his wives by 'Umar, as detailed below.
Umar bin Al-Khattab's spies on Sauda
According to hadiths found in Sahih al-Bukhari, the most authoritative hadith collection, the series of events leading up to the revelation of the verse of the hijab (Quran 33:53) was as follows. First, Umar repeatedly asked Muhammad that Allah should reveal verses of the Qur'an pertaining to the veiling of women. Next, when no such revelation was forthcoming from Muhammad, Umar went out one night and stalked one of Muhammad's wives when she went out to relieve herself. Identifying the wife as Sauda bint Zam'a, he called out to her by name, noting that he had succeeded in recognizing her in her compromised circumstance. After this, Sauda presumably returned home embarrassed by the incident and reported what occurred to Muhammad, finally resulting in the revelation of the verses pertaining to the hijab.
Note that the Sahih al-Bukhari translator's comment attempting to define hijab as "a complete body covering excluding the eyes" at the end of the hadiths is not present in the Arabic. Moreover, in the Arabic these hadiths do not mention "verses" of the hijab plural, but at most mention the "verse" singular. This is in reference to Q. 33:53 which concerns concealing Muhammad's wives from public view (this is even clearer with the related hadiths in the section after this below).
Allah agrees with Umar
Following the incident with Sauda and a number of other incidents where Umar had directly preceded revelation in his recommendations to Muhammad, Muhammad proclaimed that Allah had come, on multiple occasions, to agree with Umar.
Note that the translation of the hadiths below are incorrect. The Arabic text of these hadiths refers to "the veil" (hijab) singular, and "verse" singular, not plural i.e. the various versions of this hadith refer to the revelation of Quran 33:53 concerning the screen (al hijab) between visitors and Muhammad's wives.
Umar said, "I agreed with Allah in three things," or said, "My Lord agreed with me in three things. I said, 'O Allah's Apostle! Would that you took the station of Abraham as a place of prayer.' I also said, 'O Allah's Apostle! Good and bad persons visit you! Would that you ordered the Mothers of the believers to cover themselves with veils.' So the Divine Verses of Al-Hijab (i.e. veiling of the women) were revealed. I came to know that the Prophet had blamed some of his wives so I entered upon them and said, 'You should either stop (troubling the Prophet ) or else Allah will give His Apostle better wives than you.' When I came to one of his wives, she said to me, 'O 'Umar! Does Allah's Apostle haven't what he could advise his wives with, that you try to advise them?' " Thereupon Allah revealed:--
"It may be, if he divorced you (all) his Lord will give him instead of you, wives better than you Muslims (who submit to Allah).." (66.5)Umar ups the ante
After Umar's wish of having Muhammad's wives veiled was fulfilled, he set his sights on having the clothing requirements increased to the point of making the women completely unrecognizable. To this end, he again spied on Sauda as she had gone out to relieve herself, this time notifying her that because she was a distinctively "fat huge lady", the newly-obligated veil did not suffice in obscuring her identity. Embarrassed yet again, Sauda returned home to inform Muhammad. Then feasting on a piece of meat and apparently disturbed by the interruption, Muhammad immediately received revelation from God alerting Sauda that Umar's demands would not this time be met. Accordingly, Sauda was informed that she would be allowed to relieve herself outdoors in spite of Umar's harassment.
Another hadith records how Umar attempted to apply the ruling of hijab (curtain) to other women in Muhammad's house besides his wives (the same account is in Sahih Bukhari 8:73:108).
Umar struck a slave girl for wearing jilbab like free women
One tradition relates Umar's strident views also to the theme of Quran 3:59, the verse in which believing women in general are instructed to wear the jilbab to distinguish themselves and to avoid harrasment.
Umar saw a slave-girl wearing a veil, so he struck her. He said, "Do not emulate free women."
Narrated Anas ibn Malik:
Hijab as a screen or physical barrier
Another type of veiling, also referred to in Arabic as hijab, is that effected through physical barriers. This was the original meaning of the term as discussed above regarding Quran 33:53. While Islamic legal schools disagree about the requirement and use of physical barriers in addition to hijab as matter of personal clothing, the use of physical barriers is the rule rather than the exception in much of the Islamic world and even make frequent appearance in Western diasporic settings.
In addition to the generic employment of physical barriers wherever both men and women are present, there is the more specific practice of the "household hijab". The idea of separating male and female visitors at one's home is inspired by hadith accounts which describe this practice in Muhammad's household as well as a Quranic allusion thereto in Quran 33:53. According to the hadiths, the separate revelation regarding the household hijab was also situationally inspired. Here, the story is that Muhammad had visitors and was bothered to find them lingering to chat with his wives after they had dinner.
When Allah's Apostle married Zainab bint Jahsh, he invited the people to a meal. They took the meal and remained sitting and talking. Then the Prophet (showed them) as if he is ready to get up, yet they did not get up. When he noticed that (there was no response to his movement), he got up, and the others too, got up except three persons who kept on sitting. The Prophet came back in order to enter his house, but he went away again. Then they left, whereupon I set out and went to the Prophet to tell him that they had departed, so he came and entered his house. I wanted to enter along with him, but he put a screen between me and him. Then Allah revealed:
'O you who believe! Do not enter the houses of the Prophet...' (33.53)See also
External links
- Why dress codes can’t stop sexual assault - Washington Post
References
- ↑ Elizabeth Bucar (2012) The Islamic Veil (Le Voile Islamique), Oxford: Oneworld Publications
- ↑ Elizabeth Bucar (2012) The Islamic Veil (Le Voile Islamique), Oxford: Oneworld Publications, pp. 119-122
- ↑ Elizabeth Bucar (2012) The Islamic Veil (Le Voile Islamique), Oxford: Oneworld Publications, pp. 77-83
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), p. 45
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique, p. 35
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), pp. 38-40
- ↑ 7.0 7.1 7.2 Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), pp. 40-45
- ↑ Hijab is Not an Islamic Duty: Muslim Scholar (Le hijab n'est pas un devoir islamique: savant musulman) - en anglais - Morocco World News, 24 Juin 2012
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), pp. 47-48
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), p. 34
- ↑ 11.0 11.1 Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), pp. 49-58
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), pp. 56
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), pp. 65-66
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), pp. 19-23
- ↑ Elizabeth Bucar, The Islamic Veil (Le Voile Islamique), p. 24
- ↑ Voir Sexual Harassment Laws in Egypt: Does Stricter Mean More Effective? (Les lois sur le harcèlement sexuel en Égypte : plus strictes signifient-elles plus efficaces ? - En anglais) par Habiba Abdelaal, The Tahrir Institute for Middle East Policy - Décembre 2021
- ↑ Manar Ammar - Sexual harassment awaits Egyptian girls outside schools (Le harcèlement sexuel attend les filles égyptiennes en dehors des écoles - En anglais) - Bikya Masr, 10 Septembre, 2012
- ↑ "The High Rape-Scale in Saudi Arabia", WomanStats Project (blog), 16 Janvier 2013 (archived), http://womanstats.wordpress.com/2013/01/16/the-high-rape-scale-in-saudi-arabia/.