Coran, hadiths et savants : les femmes et concubines de Mohammed
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Il est rapporté, selon la source, que le Prophète Muhammad a connu plus de 30 épouses, en plus des concubines, et «possessions de la main droite» ou filles esclaves. Bien que bon nombre de ces mariages aient été célébrés en partie pour sceller des alliances avec des personnalités importantes de la communauté musulmane telles qu'Abu Bakr, la tradition est également assez explicite sur le fait que Muhammad aimait beaucoup les femmes. La tradition lui impute également des prouesses sexuelles impressionnantes, comme le hadith suivant :
Khadijah
- Khadija était l'épouse préférée de Muhammad
- Khadijah a reçu la promesse du paradis
Je n’ai jamais été autant jaloux d’une femme du Prophète que de Khadidja, même si elle est morte avant mon mariage avec lui. Je l’entendais souvent la mentionner, et Allah lui avait annoncé la promesse du paradis : elle aurait une maison de Qasab (faite de perles et pierres précieuses au Paradis), et quand il (le Prophète) égorgeait un mouton, il le partageait avec ses amies.
Le Prophète dit d’après l’ange Gibril : « Vois Khadidja venir à toi avec une assiette de nourriture ou un verre contenant une boisson. Transmets-lui les salutations de son Seigneur (Allah) et annonce-lui le Paradis : elle aura un palais au Paradis, fait de perles, où il n’y règne ni bruit, ni fatigue. »
«'Abd-ul-Lâh ben Abi 'Awfa dit: "Le Messager de Dieu (sws) fit une fois la 'umra; et nous aussi, nous fimes la même chose avec lui. En entrant à La Mecque, il fit le tawâf et nous de faire de même; il alla à Safâ et Marwa et nous allâmes avec lui... Nous le protégions des habitants de la Mecque de peur qu'une personne lançât sur lui [une flèche]." «Un de mes compagnons lui dit alors: "Est-il entré dans la Ka'ba? - Non, répondit 'Abd-ul-Lâh."
1792 - «"Rapporte-nous, dit ce compagnon, ce qu'il (sws) avait dit de Khadîja! - Il avait dit: Annoncez à Khadîja qu'elle aura au paradis une maison."»- Aisha était jalouse de Khadija
« Je n’ai jamais été jalouse d’aucune des femmes du Prophète (s) comme je l’ai été de Khadija. Certes, je ne l’avais jamais vu, mais le Prophète parlait souvent d’elle, parfois il lui arrivait d’égorger une brebis, il en découpait les membres qu’il envoyait aux amies de Khadija, et je lui disais : « C’est comme s’il n’y avait eu au monde que Khadija comme femme ! » Et le Prophète répondit : « Elle était ceci, elle était cela, et j’avais eu d’elle des enfants. »
"Hâla bint Khuwaylid, la sur de Khadîja, ayant demandé à être admise auprès de l'Envoyé d'Allah (pbAsl), celui-ci, reconnaissant (en elle) la façon de s'exprimer de Khadîja, fut tout troublé et s'écria: "O Seigneur, c'est Hâla bint Khuwaylid". Prise de jalousie, je dis alors au Prophète: "Qu'as-tu à évoquer le souvenir dune de ces vieilles femmes Qoraychites, aux gencives rouges (édentées) qui sont les victimes des ans? Allah, à sa place, t'a donné maintenant une meilleure qu'elle".
- Muhammad était monogame jusqu'à la mort de Khadijah
- Khadijah et le début prophétique de Muhammad
« La Révélation débuta chez le Prophète par de pieuses visions qu’il avait pendant son sommeil. Pas une seule de ces visions ne lui apparut sinon avec une clarté semblable à celle de l’aurore. Plus tard, il se prit à aimer la retraite. Il se retira alors dans la caverne de Hirâ, où il se livra au tahannouts, c’est-à-dire à la pratique d’actes d’adoration durant un certain nombre de nuits consécutives, sans qu’il revînt chez lui ; aussi se munissait-il à cet effet de provisions de bouche. Ensuite il revenait vers Khadîja et prenait les provisions nécessaires pour une nouvelle retraite. Cela dura jusqu’à ce que la Vérité lui fut enfin apportée dans cette caverne de Hirâ. « L’ange vint alors le trouver et lui dit : -«Lis.» -«Je ne sais pas lire.» Il se saisit de moi, dit il (Muhammad) et me serra péniblement contre lui puis il me relâcha et dit: -«Lis.» -«Je ne sais pas lire.» Il se saisit de moi, dit il (Muhammad) et me serra péniblement contre lui puis il me relâcha et dit: «Lis.» -«Je ne sais pas lire.» Il se saisit de moi pour la troisième fois , dit il (Muhammad) et me serra péniblement contre lui puis il me relâcha et dit: « Lis : au nom de ton Seigneur qui a créé. — Il a créé « l’homme de sang coagulé. — Lis : et ton Seigneur est le très « généreux » [Sourate 96, Al ‘Alaq 1 – 3] « En possession de ces versets, le coeur tout palpitant, le Prophète rentra chez Khadîdja-bent-Khowaïlid et s’écria : « Enveloppez-moi ! « Enveloppez-moi ! » On s’empressa de le tenir enveloppé jusqu’au moment où son effroi fut dissipé. Alors, s’adressant à Khadîdja, il la mit au courant de ce qui s’était passé, puis il ajouta : « Ah ! j’ai cru que j’en mourrais ! — Non pas ! répondit Khadîdja. Certes jamais Allah ne t’infligera d’affronts ; car tu es uni avec tes proches, tu soutiens les faibles, tu donnes à ceux qui n’ont rien, tu héberges les hôtes et tu secours les victimes des vicissitudes du droit. » « Ensuite Khadîdja emmena Mohamed chez Waraqa-ben-Naufal-ben-Asad-ben-‘Abd-el-‘Ozza. Cet homme, qui était le cousin paternel de Khadîdja, avait embrassé le christianisme aux temps antéislamiques. Il savait tracer les caractères hébraïques, et avait copié en hébreu toute la partie de l’Evangile qu’Allah avait voulu qu’il transcrivit. A cette époque il était âgé et était devenu aveugle : « Ô mon cousin, lui dit Khadîdja, écoute ce que va te dire le fils de ton frère. — Ô fils de mon frère, répondit Waraqa, de quoi s’agit-il ? » Le Prophète raconta alors ce qu’il avait vu. « Cet ange, dit Waraqa, c’est le Confident qu’Allah a envoyé autrefois à Moïse. Plût à Allah que je fusse jeune en ce moment ! Ah ! que je voudrais être encore vivant à l’époque où tes concitoyens te banniront ! —Ils me chasseront donc, s’écria le Prophète ? — Oui, reprit Waraqa. Jamais un homme n’a apporté ce que tu apportes sans être persécuté ! Si je vis encore ce jour-là, je t’aiderai de toutes mes forces. » Après cela Waraqa ne tarda pas à mourir, et la Révélation fut interrompue. » Parlant de cette interruption, Djâbir-ben-‘Abdellah-El-Ansari rapporte la tradition suivante : « Tandis que je marchais, dit le Prophète, j’entendis une voix qui venait du ciel. Levant alors les yeux, j’aperçus l’ange qui était venu me trouver à Hirâ ; il était assis sur un trône entre le ciel et la terre. Effrayé à cette vue, je rentrai chez moi en criant : « Enveloppez-moi ! enveloppez-moi ! » Alors Allah me révéla ces versets : « Ô toi qui es enveloppé, lève-toi et menace du châtiment » (sourate 74, Al-Muddaththir versets 1 et 2) et continua jusqu’à ces mots : « Et l’idolâtrie, fuis-là » (sourate 74, Al-Muddaththir verset 5). Après cela la Révélation reprit avec ardeur et continua sans interruption. »
«... Alors le Prophète revint auprès de Khadîja le cœur palpitant. Elle l'emmena chez Waraqa ben Nawfal; c'était un homme qui avait embrassé le christianisme et qui récitait l'Evangile en arabe.
«Waraqa, au Prophète : "Et que vois-tu?" Sur ce, le Prophète le mit au courant... "Cest le namûs que Dieu a déjà fait descendre sur Moïse, commenta Waraqa. Si je vis jusqu'à ton jour venu, je te soutiendrai de toutes mes forces."»Je demandai à Abou Salama : « Qu’est-ce qui a été révélé en premier du Coran ? — c’est la sourate 74 al Mouddaththir, me dit-il. — Les gens disent que c’est la sourate 96 al-‘Alaq, dis-je. — J’ai interrogé Jabir Ibn ‘Abdallah (Al-Ansari) (Dieu en soit satisfait) à ce sujet, dit Abou Salama, il dit : Je ne te rapporte que ce que m’a transmis le Prophète (sws) ! »
« Je m’étais retiré dans la grotte de Hira’ pour une période de méditation, dit le Prophète (sws). Une fois ma retraite spirituelle (‘itikâf) terminée, je descendai. J’entendis alors quelqu’un m’appeler, mais je ne vis personne : ni à ma droite, ni à ma gauche, ni devant, ni derrière ! Je levai mon regard et je vis quelque chose ! Je retournai auprès de Khadija en lui disant : « couvrez-moi, couvrez-moi, et versez de l’eau froide sur moi ! » Ils me couvrirent et versèrent sur moi de l’eau froide ! alors Dieu me révéla : « Ô toi qui te couvre ! Lève-toi et avertis ! Exalte ton Maître ! Purifie tes vêtements ! Et fuis l’abomination ! » (74:1-5)Sawda
- Sawda était une figure maternelle pour Aisha
D’après ‘Aïcha -Qu’Allah l’agrée- rapporte : « Je n’ai jamais vu une autre femme que Sawda bint Zam’a à qui j’aurais aimé m’identifier de par son noble caractère, et son intelligence ». Puis elle poursuivit : « Lorsqu’elle devint âgée, elle céda sa nuit à ‘Aicha ».
Le Messager d’Allah (ﷺ) consacrait deux nuits à ‘Aïcha, celle de ‘Aïcha et la nuit de Sawda.- Sawda était corpulente
Ourwa voyant les gens faire le parcours, assis sur leur monture, le leur interdisait. Eux prétendant, par honte, être malades, Ourwa nous disait en secret: «ceux-ci ont échoué, et sont perdus». Malek a dit: «Celui qui, au cours d'une visite pieuse, oublie le parcours entre Al-Safa et Al- Marwa, et ne se le rappela qu'une fois éloigné de la Mecque, il doit revenir et faire ce parcours. Et s'il a eu des rapports avec sa femme .qu'il revienne faire le parcours entre Al-Safa et Al-Marwa, pour qu'il complète tous les rites de la visite pieuse; puis il doit refaire une autre visite pieuse l'année qui suit, et sacrifier une offrande». On demanda à Malek au sujet d'un homme, qui, rencontrant un autre, au cours entre Al-Safa et Al-Marwa, s'arrête pour s'entretenir avec lui»? Il répondit: «Cela ne m'est pas plaisant».
Malek a dit: «Celui, qui oublie le nombre des tournées processionnelles effectuées autour de la Maison., ou qui s'en doute du nombre, et ne s'en rappelle qu'en faisant le parcours'entre Al- Safa et Al-Marwa, il doit rompre son parcours, pour compléter les tournées processionnelles, qu'il a manquées, autour de la Maison, en considérant les tournées déjà accomplies, puis fera deux raka'ts après les tournées, et il recommencera son parcours entre Al-Safa et Al-Marwa.- Sawda et la révélation du Hijab
Une fois, après l’institution du port du voile, Sawda bint Zam’a (la mère des croyants) sortit faire ses besoins (après la tombée de la nuit). C’était une femme de grande taille. Elle était vite reconnaissable par celui qui la connaissait déjà. ‘Omar la vit et l’interpella en disant : « Par Allah, Sawda ! Tu ne pourras pas nous passer inaperçue ! Trouve-toi une autre façon de te voiler ! » Alors contrariée, Sawda rebroussa chemin. Le Prophète était chez moi, dit Aisha, en train de dîner et avait en main un os sur lequel il y avait un peu de viande. Sawda entra et dit : « Envoyé de Dieu ! Je suis sortie pour quelque besoin, et ‘Omar m’a dit tel et tel propos ! »
C’est alors que la révélation pesa sur le Prophète puis le soulagea. Il avait toujours l’os dans sa main, sans le lâcher, il dit : « Dieu vous a autorisées (vous les femmes) à sortir pour vos besoins. »- Sawda offrit sa nuit à Aisha pour gagner les faveurs de Muhammad
« En voulant faire un déplacement, le Messager de Dieu faisait un tirage au sort entre ses épouses. C'était celle qui y gagnait qui sortait avec lui.
« De plus, à chacune d’elles, il réservait un jour et une nuit, sauf pour Sawda bent Zam’a qui avait offert son jour et sa nuit à Aisha. Par cet acte, elle voulait être agréable au Messager de Dieu.Aisha
- Aisha était la « femme parfaite » de la génération de Muhammad
D'après Sa'îd ben al-Musayyab, Abu Hurayra dit: «J'ai entendu le Messager de Dieu dire: "Les femmes de Quraych sont les meilleures des femmes qui montent à chameau; elles sont les plus tendres avec leurs enfants et les plus ménagères des deniers de leurs maris."»
Abu Hurayra ajouta : «Marie, la fille de 'Imrân, ne monta jamais sur un chameau ».Le Messager d'Allah dit: "La supériorité d'Aisha sur les autres femmes est comparable à la supériorité du Tharid sur les autres mets."
Oum Salama
- Oum Salama était veuve
« Il n’y a pas un musulman qui lorsqu’il est frappé par un malheur, dit ce qu’Allah lui a ordonné de dire : « Nous sommes à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons. Mon Seigneur, accordes moi la récompense de mon malheur et donne moi quelque chose de meilleure.» sans qu’Allah ne lui accorde un bien meilleur ». Puis elle dit : « Quand Abou Salama mourut, je dis : « Qui est meilleur musulman que abou Salama ? Il a été le premier à faire l’hégire avec sa famille selon l’ordre du Messager d’Allah ! . En disant cela (cette invocation) Allah m’a plus tard donné mieux, le Messager d’Allah. » Puis elle ajouta : « Le Messager d’Allah -Prières et bénédiction d’Allah sur lui- , m’a envoyé Hatib ibn abi Balta’a pour être son épouse (au Prophète), je lui répondis : « J’ai une fille et je suis jalouse.»
Il dit : « En ce qui concerne sa fille nous invoquons Allah afin qu’Il lui suffise en dehors d’elle, et j’invoque Allah pour dissiper sa jalousie. »- Oum Salama et le deuil pendant la période de viduité
- L’esclave eunuque d’Oum Salama
Hafsa
- Hafsa était veuve
La fille de ‘Omar Ibn al-Khattâb, Hafsa devint veuve. Son conjoint Khounays Ibn Houdhafa as-Sahmî, compagnon du Prophète (sws) et ayant participé à la bataille de Badr, mourut à Médine. ‘Omar Ibn al-Khattâb dit : Je rencontrai ‘Othmân Ibn ‘Affân et je lui proposai Hafsa : « Si tu veux, je te marie à Hafsa Bint ‘Omar ! — Je vais y réfléchir, me dit-il. » J’ai attendu des jours sa réponse (puis je l’ai à nouveau rencontré), il me dit : « Je pense ne pas me marier ces temps-ci ! » J’allai à la rencontre d’Abou Bakr as-Siddiq et lui dis : « Si tu veux, je te marie à Hafsa Bint ‘Omar ! » Abou Bakr resta muet et ne me donna aucune réponse ! J’étais en rogne contre lui plus que je ne l’étais contre ‘Othman !
Après quelques jours, le Prphète me demanda sa main et je la lui accordai ! Abou Bakr vint à ma rencontre et me dit : « Tu as été probablement fâché contre moi quand tu m’avais proposé ta fille Hafsa et que je ne t’avais pas répondu ! — Oui ! dis-je — Si je ne t’ai pas répondu, c’est parce que j’avais entendu le Prophète parler d’elle ! Je ne suis pas de ceux qui dévoilent les secrets du Prophète ! S’il avait manifesté son désintéressement de Hafsa, je l’aurais prise volontiers comme épouse ! »- Hafsa et la révélation du Coran 66.4
Il me tenait à coeur de m’enquérir de ‘Omar Ibn al-Khattab des deux épouses du Prophète au sujet des desquelles fut révélé le verset : « Si toutes deux vous revenez repentantes à Dieu, c’est que vos coeurs cèdent à la raison. Mais si au contraire, vous vous liguez contre le Prophète, sachez que Dieu est son Protecteur et qu’il bénéficie (en outre) du soutien de Gabriel, des croyants les plus vertueux et des anges. »(66:4) L’occasion se présenta quand ensemble nous accomplîmes le hajj. Il s’écarta (du chemin) et je m’écartais avec lui, emportant une outre. Il alla déféquer, puis quand il revint, je lui versa de l’eau pour se laver les mains. Quand il eut fait ses ablutions, je lui demandai : « Ô commandeur des croyants ! quelles sont les deux femmes parmi les épouses du Prophète au sujet desquelles fut révélé le verset : « Si toutes deux revenez repentantes à Dieu… » Il répondit : « Tu m’étonnes ô Ibn ‘Abbas ! il s’agit de Aisha et Hafsa ! » Puis il poursuivit son récit : « J’habitais à l’époque dans les faubourgs de Médine, et avais pour voisin un médinois du clan des Banou Oumayya Ibn Zayd qui comptaient parmi les nobles de la cité. Tous les jours, l’un de nous deux, à tour de rôle, se rendait auprès du Prophète et rapportait à l’autre les dernières nouvelles de la Révélation et des événements advenus. Dans nos foyers, nous avions, nous autres Qourauchites, le pas sur nos femmes, contrairement aux Ansar, beaucoup plus aimables avec leurs compagnes. Lorsque nous nous fûmes établis à Médine, nos femmes furent réceptives aux moeurs locales. Or, un jour, comme j’admonestais ma femme, elle me donna la réplique. Voyant que j’en étais outré, elle me dit : « Pourquoi tu t’en formalises ainsi ? Par Dieu, les femmes du Prophète lui donnent bien la réplique, et vont même jusqu’à refuser de lui adresser la parole toute une journée durant ! » Choqué, je lui répondis : « Elles ont l’audace de faire cela ? Malheur à celle d’entre elles qui ose le faire ! » Puis, n’en pouvant plus, je m’habillai et allai trouver Hafsa (ma fille et l’épouse du Prophète) à qui je demandai : « Ô Hafsa ! Est-il vrai qu’il vous arrive, vous les épouses du Prophète de refuser de lui adresser la parole toute une journée durant ? » Comme elle répondit par l’affirmative, je lui dis : « Malheur à toi alors ! Penses-tu être à l’abri de la colère de Dieu en provoquant celle de son Prophète ? Abstiens-toi donc d’être trop exigeante avec le Prophète, de lui donner la moindre réplique et de refuser de lui adresser la parole. Tout ce dont tu peux avoir besoin, demande-le à moi, et surtout ne te laisse pas induire en erreur car ta coépouse (Aisha) est plus belle que toi et plus chère au coeur du Prophète. Puis ‘Omar d’ajouter : « Des rumeurs circulaient alors, selon lesquelles les Banou Ghassan se préparaient à nous attaquer. Comme c’était au tour de mon voisin d’aller aux nouvelles auprès du Prophète, il vint à son retour au soir frapper à ma porte si fort que je me sentis épouvanté en allant lui ouvrir. Il me dit alors : « Il est advenu aujourd’hui une chose bien grave ! » Je demandai : « Quoi donc ? » Les Banou Ghassan auraient-ils attaqué ? » Il répondit : « Pire que cela ! Le Prophète a répudié ses femmes ! » (Dans une autre version ‘abdallah Ibn Hounayn entendit Ibn ‘Abbas rapporter d’apèrs ‘Omar que : « Le Prophète s’est mis à l’écart de ses femmes ! ») Je m’écriai : « Malheur donc à Hafsa ! » J’en avais eu en effet le pressentiment. Je m’habillai à la hâte et me rendis auprès du Prophète en compagnie duquel j’accomplis la prière de l’aube (soubh). Quand nous eûmes fini, le Prophète retourna dans la chambre supérieure. J’allai alors voir Hafsa, que je trouvai en larmes. « Pourquoi pleures-tu ? Ne t’avais-je pas avertie ? Le Prophète vous a donc répudiées ? » Elle répondit : « Je n’en sais rien. Il s’est mis à l’écart comme tu vois. » Je ressortis pour trouver un groupe de gens assis autour du minbar, dont certains étaient en pleurs. Je m’assis avec eux mais, ne tenant plus en place, je me rendis devant la pièce où le Prophète s’était cloîtré, et demandai à un esclave noir qui se tenait à sa porte de me faire admettre. Il entra puis ressortit pour me dire : « Je t’ai annoncé avec les gens autour du minbar, mais ne pouvant plus me retenir, je me levai et allai à nouveau demander à l’esclave de me faire admettre. Il entra et revint à nouveau me dire que le Prohpète n’avait rien dit en entendant prononcer mon nom. Je revins encore une fois m’asseoir, mais n’en pouvant plus à nouveau, je me levai et allai retrouver l’esclave. Il entra et ressortit pour me répéter la même chose. Je retournai, mais je m’entendis aussitôt appeler par le Noir qui me dit que le Prophète m’autorisait à entrer auprès de lui. J’entrai alors, et le vis qui se tenait allongé sur une natte sans couverture, le flanc couvert de marques laissées par sa natte, s’accoudant à un oreiller dur garni de fibres d’osier. Je le saluai puis demandai en restant debout : « Ô Envoyé de Dieu ! As-tu répudié tes femmes ? » Levant les yeux vers moi, il répondit : « Non. » Je louai Dieu, puis ajoutai, tout en restant debout : « Ô Envoyé de Dieu ! Si tu nous voyais dans nos foyers, nous les Qouraychites qui avions l’habitude d’être obéis de nos femmes, et en arrivant ici nous nous sommes retrouvés au milieu de gens courtois avec les leurs ! » Comme je le vis sourire, j’ajoutai : « Ô Envoyé de dieu ! Si tu me voyais dire à Hafsa : « Ne te laisse pas induire en erreur, car ta voisine (Aisha) est plus belle que toi et plus chère au coeur du Prophète » Comme je le vis sourire à nouveau, je m’assis auprès de lui. Levant alors les yeux, je jetai un regard autour de moi, remarquant que la chambre était nue à l’exception de trois peau non tannées jetée par là. Me tournant alors vers lui, je lui dis : « Ô Envoyé de Dieu ! Ne prierais-tu Dieu qu’Il couvre de Ses largesses ta communauté ! Persans et Byzantins ne vivent-ils pas dans le faste et l’opulence, alors qu’ils n’adorent même pas Dieu ! » Le Prophète se redressa et me dit : « Est-ce ta préoccupation ô Ibn al-Khattab ? Ces gens-là jouissent par anticipation des grâces divines ! » Je lui demandai alors d’implorer pour moi le pardon de Dieu. Le retraite du Prophète dura vingt-neuf nuits, à cause de l’indiscrétion dont Hafsa avait fait preuve en révélant à Aisha la confidence que l’illustre époux lui avait faite. Pour les punir, il s’engagea à ne pas entrer chez elles un mois durant. Cela allait lui valoir des observations de la part de Dieu. Puis, la vingt-neuvième nuit écoulée, il regagna l’appartement de Aisha. Celle-ci lui dit : « Ô Envoyé de Dieu ! Ne t’étais-tu pas engagé à te mettre en retraite tout un mois ? Seulement vingt-neuf jours se sont jusqu’ici écoulés ! » Il lui répondit : « Un mois peut ne compte que vingt-neuf jours. »
La lunaison allait lui donner raison. Aisha ajouta : « Comme Dieu avait révélé le verset qui laisse à l’époux le choix des nuits à accorder à l’épouse, le Prophète vint me voir en premier et me fit savoir que je pouvais choisir de rester ou de m’en aller. Je choisis de rester, de même que toutes ses autres épouses. »J’avais l’intention de demander à Omar qui étaient les deux femmes qui avaient fait pression au cours de la vie du Prophète pour [obtenir des biens de ce monde].
J’ai attendu un an, mais ne trouvai aucune occasion convenable pour lui en parler, jusqu’à ce jour où j’ai dû l’accompagner à la Mecque. Alors qu’il approchait Marr al Zahran, il s’éloigna pour satisfaire un besoin naturel, et me dit : « Apporte-moi une cruche d’eau » et je la lui apportai. Après avoir satisfait son besoin, il revint. J’ai alors versé l’eau (sur ses mains et ses pieds), et c’est à cet instant que je m’en suis souvenu (de cet événement où l’Envoyé d’Allah s’était séparé de ses femmes). Je lui dis donc : Commandant des croyants, qui étaient les deux femmes (qui avaient fait pression sur le Prophète pour obtenir des biens matériels)… » À peine ai-je fini ma phrase qu’il me répondit : « Il s’agissait de ‘Aisha et de Hafsa. »— Je ne sais pas, répondit-elle.» J’entrai ensuite chez le Prophète et tout en restant debout je lui dis: «As-tu répudié tes épouses?
— Non, répondit-il. Dieu est grand! m’écriai-je.»Zainab bint Jash
- Muhammad épousa sa cousine Zainab, après avoir poussé son fils adoptif, Zaid, de la répudier
- Zainab a eu le meilleur repas de noces
- Le repas de noce de Muhammad et Zainab et la révélation du Coran 33.53
À l’occasion des noces avec Zaynab bint Jahch, le Prophète servit aux gens un grand repas. Puis il sortit comme à son habitude et se dirigea vers les appartements des « mères des croyants » avec lesquelles il échangea des prières et des voeurx. En revenant, il remarqua deux hommes puis il repartit vers ses femmes. Je ne sais plus si c’est moi ou quelqu’un d’autre qui l’informa de leur départ.
J’avais dix ans quand l’Envoyé de Dieu arriva à Médine. Mes mères (les épouses du Prophète) m’incitaient à être régulièrement au service du Prophète. Je le servis pendant dix ans. À sa mort, j’avais vingt ans. Ainsi, étais-je le mieux informé au sujet de l’institution du hijab dont le premier verset le décrétant fut révélé au moment de la consommation du mariage entre l’Envoyé de Dieu et Zaynab Bint Jahch. Le lendemain de la nuit des noces, le Prophète servit un repas pour l’occasion. Après le repas, certains parmi les invités s’attardèrent chez le Prophète, absorbés par la discussion. Gêné, le Prophète prit congé d’eux pour qu’ils partent. Je le suivis jusqu’au seuil de l’appartement de Aisha, puis il revint, supposant qu’ils étaient partis. Mais en entrant dans l’appartement de Zaynab, il les trouva toujours là. Le Prophète revint sur ses pas et je le suivis encore une fois jusqu’au seuil de l’appartement de Aisha, puis il retourna espérant qu’ils seraient partis. Cette fois, il les trouva enfin partis. Alors, il baissa le rideau devant moi. À ce moment fut révélé le verset concernant le hijab. (33:53)
En passant par la mosquée des Banoû Rifâ’a, j’ai entendu Anas (Ibn Mâlik al-Ansârî) dire : « Chaque fois que le Prophète passait aux alentours de la demeure d’Oumm Soulaym, il rendait visite à celle-ci et la saluait. » Anas continua : « Une fois, alors que le Prophète venait de se marier avec Zaynab, Oumm Salama me dit : « Et si l’on offrait un présent à l’Envoyé de Dieu pour l’occasion ! — Vas-y, lui dis-je. » Elle prit des dattes, du beurre et du fromage cuit, puis elle prépara une sorte de crêpe qu’elle me donna à porter au Prophète. Quand je déposai le plat entre ses mains, le Prophète me demanda d’aller inviter tels hommes qu’il désigna de leur nom tout en me rappelant d’inviter aussi toute personne que je rencontrais. Un moment après, la maison fut pleine de monde. Je voyais le Prophète porter la main au plat en faisant quelques prières puis il invitait dix par dix à en manger en leur disant : « Évoquez le nom de Dieu et mangez chacun du côté qui se présente devant vous ». Je restai jusqu’à ce que tout le monde se soit dispersé : qui sortirent et qui restèrent à discuter. Je remarquai que le Prophète éprouvait quelque désagrément. Il sortit et alla dans les appartements de ses femmes. Lorsque les invités s’aperçurent de leur maladresse, ils quittèrent les lieux. Aussitôt j’en informai le Prophète. Alors, il revint chez lui et baissa le rideau. J’étais toujours dans le vestibule quand je l’entendis réciter : Croyants ! N’entrez pas dans les demeures du Prophète à moins d’avoir été invité à sa table, et sans nul besoin d’attendre que le repas soit prêt. Entrez donc seulement quand vous y êtes conviés. Une fois le repas terminé, vous sortirez alors séparément sans plus vous attarder à des propos familiers. Cela ne pourrait qu’incommoder le Prophète qui rougirait de vous en parler, mais Dieu n’a pas honte de dire la vérité. Si vous demandez quelque chose aux épouses du Prophète, faites qu’un voile s’interpose entre vous et elles : vos coeurs et les leurs n’en demeureront que plus purs. Évitez d’offenser le Messager de Dieu ; n’épousez point après sa mort celles qui auront été ses épouses. Cela serait si grave au regard de Dieu. »
Abou ‘Othmân dit qu’Anas servit l’Envoyé de Dieu pendant dix ans.- Aisha et Zainab étaient en rivalité pour avoir l’attention de Muhammad
Les épouses du Messager d’Allah formaient deux groupes: Un groupe où il y avait ‘Aisha, Hafsa, Safiyya et Sauda et un autre formé par Umm Salama et le reste des épouses du Messager d’Allah. D’autre part, les Musulmans connaissaient l’amour que le Messager d’Allah réservait à ‘Âisha. D’ailleurs c’est pour cela que I’un d’eux attendait le jour de ‘Aïcha (c’est-à-dire il retardait) pour venir offrir son cadeau au Prophète. Le groupe d’Umm Salama parla alors à celle-ci et lui dit: « Adresse-toi au Messager d’Allah afin qu’il dise aux gens ceci : Que celui qui veut offrir un cadeau au Messager d’Allah, qu’il le lui offre dans l’appartement de celle de ses épouses où il se trouvera. » Effectivement, Umm Salama lui fit part (au Messager d’Allah) de cela mais il ne lui dit rien. Elles l’interrogèrent et elle leur dit: « il ne m’a rien dit. » «Parle-lui de nouveau » lui dirent-elles. Elle lui parla une fois son jour arrivé mais, de nouveau, il ne lui dit rien que ce soit. Elles l’interrogèrent et elle leur dit : « il ne m’a rien dit. » Parle-lui de nouveau jusqu’à ce qu’il te parle. Une fois son jour arrivé, elle lui parla de nouveau sur le sujet. Alors il lui dit: « Ne me lèse pas au sujet de ‘Aïcha » car à part ‘Aïcha, la Révélation ne m’est jamais venue en étant dans le lit d’une femme, (c’est a dire sur aucun des lits de ses épouses, hormis celle d’Aïcha.) Je me repents devant Allah de ce que je t’ai lésé, dit ‘ Umm Salama.” « Ensuite, Les épouses (le groupe d’Umm Salama) du Prophète envoyèrent sa fille Fatima auprès de lui. Elle demanda l’autorisation d’entrer alors qu’il était dans ma couverture. Il l’autorisa à entrer. Elle dit: «O Messager d’Allah! Tes épouses m’ont déléguée pour réclamer le même traitement que celui que tu réserves à la fille d’Abou Bakr. Le Messager d’Allah lui dit: -«Ô Ma fille! N’aimes-tu pas ce que j’aime?» -«Si.» -«Alors, aime celle-ci (Aicha)!» Après avoir entendu les propos de son père, Fatima retourna auprès des épouses du Prophète et leur communiqua sa réponse. Elles lui dirent: « Retourne le voir! » Mais Fâtima refusa. Elles envoyèrent alors Zaynab bint Jahsh qui alla le voir et lui parla et a employé des mots durs, disant: « Tes épouses, lui dit-elle, te conjure par Allah d’être équitable au sujet de la fille d’Ibn Abu Quhâfa. » Elle éleva sa voix et employé des mots durs sur ‘Aisha qui était alors assise. Le Messager d’Allah regardait si ‘Aicha allait répondre ou non. Effectivement celle-ci se mit à parler et à répliquer à Zaynab jusqu’a ce qu ‘ elle l’eût poussée à se taire. Le Prophète regarda alors ‘Âicha et dit:
« C’est la fille d ‘Abu Bakr! »J’ai demandé la signification de l’intisar (riposte) dans le verset coranique : « Quant à ceux qui ripostent après avoir été lésés,...ceux-là pas de voie (recours légal) contre eux » Ali Ibn Zayd Ibn Jad’an me parla au nom d’Oum Muhammad, la femme de son père. Ibn Awn dit : on dit qu’elle avait l’habitude de se rendre chez la Mère des croyants (Aisha). La Mère des croyant a dit : l’Envoyé d’Allah vint me voir alors que Zaynab, fille de Jahsh, se trouvait avec nous. Il commença à faire des signes avec sa main. Je lui ai fait signe jusqu’à ce qu’il comprenne et il s’arrêta. Zaynab se mit à malmener Aisha. Elle essaya de l’en empêcher, sans succès. Alors le Prophète dit à Aisha : Riposte. Et elle riposta et la domina. Zaynab vint auprès d’Ali et lui dit : Aisha m’a malmené et me fit (ceci et cela). Puis Fatima arriva (chez le Prophète) et il lui dit : Elle est la préférée de ton père, par le Seigneur de la Ka’abh !
Elle revint et leur dit : Je lui ai dit ceci et cela, et il m’a répondu telle et telle chose. Puis Ali alla voir le Prophète et lui parla à ce sujet.- L'implication de Zaynab dans l'affaire du collier d'Aïcha
Les personnes, chargées de mon palanquin, le replacèrent sur le chameau, croyant que j’y étais. Les femmes en ce temps étaient légères et n’avaient pas d’embonpoint, elles mangeaient sobrement. En soulevant le palanquin, les hommes ne trouvèrent pas bizarre qu’il fût léger. J’étais encore jeune (15 ans). Ils remirent le chameau debout et partirent. Je finis par retrouver le collier après leur départ, et revins au campement. Il était vide, silencieux et personne ne répondait à l’appel. Je me dirigeai à ma place, croyant qu’ils ne manqueraient pas de s’apercevoir de mon absence et reviendraient me chercher. Je m’assis à ma place et le sommeil me gagna. Safwan Ibn Mou’attal as-Soulamî adh-Dhakwani assurant l’arrière-garde de l’armée, remarqua la silhouette d’une personne endormie. Il se dirigea vers moi. Il me connaissait avant l’institution du voile. Il poussa une exclamation disant « nous sommes à Dieu et nous retournons à Lui ! » et baraqua son chameau. Ce qui me réveilla. Il mit le pied sur le genou de la bête et je pris place sur la monture. Il conduisit le chameau par la bride et nous rejoignîmes l’armée à midi lors de la sieste. Tous ceux qui ont pris part à la calomnie ont couru à leur perte. Le chef de la bande fut ‘Abdallah Ibn Oubayy Ibn Saloûl. » ‘Orwa dit : On m’a informé qu’on diffusait ces calomnies chez lui ; i lles écoutait sans vergogne, et n’essayait pas de les condamner ; il poussait plutôt à enquêter sur l’affaire et à la diffuser. ‘Orwa dit aussi : Aucun de ceux qui furent mêlés à cette calomnie, en dehors de Hsan Ibn Thâbit, Mistah Ibn Outhâtha et Hamna bint Jahch, ne sont cités. Bien sûr qu’il y avait d’autres personnes, sauf que je n’en connais pas l’identité, car Dieu le Très Haut dit : « certains d’entre vous, agissant de connivence ont propagé un mensonge… » (24:11) Le chef de la bande fut ‘Abdallah Ibn Oubayy Ibn Saloûl. ‘Orwa dit : Aisha détestait entendre insulter en sa présence Hasan Ibn Thâbit, elle disant : c’est lui qui dit : mon père, mon grand-père et ma dignité sont garrants de l’honneur de Muhammad. « Rentrée à Médine, dit Aisha, je tombai malade. Je restais ainsi pendant un mois. Les gens de cette bande ne faisaient que colporter des calomnies à mon égard, sans que rien ne filtre à moi. Ce qui m’intriguait, c’était le comportement du Prophète qui n’affichait plus la présence dont il m’entourait auparavant quand je tombais malade. Il ne faisait qu’entrer et saluer et dire : « comment va celle-ci ? » Je n’avais aucune idée de ce qui se tramait jusqu’au jour où j’ai commencé à me rétablir. En effet, je sortis avec Oumm Mistah bont Abi Rouhm (la tante maternelle d’Abou Bakr as-Siddîq) vers les latrines de Médine pour mes besoins. Les femmes n’y allaient que la nuit tombée, n’ayant pas de toilettes près de nos maisons. C’était notre habitude, selon la coutume des anciens arabes qui faisaient leurs besoins à la campagne. Oumm Mistah était la fille d’Abou Rouhm ibn al-Mouttalib Ibn ‘Abd Manâf, elle avait pour mère Bint Sakhr ibn ‘Amir, la tant maternelle d’Abou Bakr as-Siddiq, son fils s’appelait Mistah ibn Outhatha ibn ‘Abbad ibn al-Mouttalib. Je revenais des latrines avec Oumm Mistah, quand elle s’empêtra les jambes dans son mirt (vêtement en laine) et trébucha. « Malheur à Mistah, dit-elle. — Quelle abominable parole que celle que tu dis là ! tu médis d’un homme qui a participé à la bataille de Badr ? lui dis-je. — Petite ! me dit-elle, n’as-tu pas entendu ce qu’on dit de toi ? — Qu’est-ce qu’il a dit de moi ? dis-je. » Et elle me rapporta les propos des calomniateurs. J’en fus encore plus malade ! Rentrée chez moi, le Prophète vint, salua et dit : « Comment va celle-ci ? — Permets-moi d’aller chez mes parents, lui dis-je. » Je voulais, en me rendant chez eux, m’assurer de ce qu’on disait de moi de leurs propres bouches. Le Prophète me le permit. Arrivée chez eux, je demandai à ma mère ce que les gens m’attribuaient. « Petite, me dit-elle, ne t’afflige pas ! Par Dieu ! Toute femme qui jouit d’une certaine beauté et qui est aimée de son mari est enviée et chicanée de ses coépouses ! — Soubhana Allah ! dis-je. (C’est donc vrai que) les gens disent cela de moi ? » Je passai la nuit à pleurer sans fermer l’oeil ! La révélation ayant tardé, le Prophète demanda avis, s’il devait ou non me répudier, à ‘Ali ibn Abi Talib et Ousama ibn Zayd. Ousama dit ce qu’il pensait de mon innocence et montra de l’affection qu’il portait à la famille du Prophète : c’est ton épouse, dit-il, et par Dieu ! Je n’en sais que du bien ! Quant à ‘Ali ibn Abi Talib, il dit : Dieu ne t’a pas imposé de restriction en matière de mariage, et les femmes sont nombreuses ; d’ailleurs tu peux interroger l’esclave Barira, elle te dira la vérité ! Le Prophète appela Barira et lui dit : « As-tu des soupçons sur Aisha ? — Je jure, dit-elle, par celui qui t’a accordé la mission véridique de prophète, dit Barira, que je n’ai rien à lui reprocher, sauf qu’elle est jeune et s’endort, laissant la pâte pétrie à la portée de la brebis qui vient en manger ! » Le jour même, le Prophète monta en chaire et se plaignit de ‘Abdallah ibn Oubayy ibn Saloûl ; il dit : « Ô musulmans ! Qui pourrait me rendre justice d’un homme dont la calomnie a nui à ma famille ? Je jure par Dieu, que je ne connais que du bien sur ma femme ! Les gens incriminent un homme dont je n’ai connu que du bien. D’ailleurs il n’entrait chez moi qu’en ma présence ! » À ce moment Sa’d ibn Mou’adh (chez de la grande tribu des Aws à Médine) le frère des Bani ‘Abd al-Achhal se leva et dit : « Envoyé de Dieu ! Par Dieu, je m’en charge ; si c’est quelqu’un de la tribu des Aws, je lui trancherai le cou, s’il est de la tribu de nos frères les Khazraj, nous exécuterons les ordres que tu nous donneras. À ce moment quelqu’un de la tribu des Khazraj, ayant pour coursine Oumm Hassan, s’appelant Sa’d Ibn ‘Oubada, chef des Khazraj, qui était pourtant un homme vertueux, emporté par le chauvinisme, se leva et dit en s’adressant à Sa’d : « Menteur ! Par Dieu tu ne tueras pas et tu n’en as pas le courage ! » Et voilà que Ousayd Ibn Houdayr, cousin de Mou’adh, se leva et de dire : « c’est toi le menteur, par Dieu, nous le tuerons ! Certes, tu es un hypocrite et tu défends les hypocrites ! » Les deux tribus faillirent en venir aux mains ! Le Prophète était encore en chaire. Il s’évertua de les apaiser et finit par arrêter la querelle. Quand le calme se rétablit, il cessa de parler. Je n’ai pas cessé de pleurer ce jour-là sans goûter au sommeil, poursuivit Aisha. Le lendemain matin, mes parents vinrent auprès de moi. Je pleurais deux nuits et un jour. J’ai vu que mes larmes fendaient le coeur de mes parents. Ils étaient assis auprès de moi quand une Ansârite demanda à entrer. Elle s’assit, pleurant avec moi. On était tous là ainsi quand le Prophète entra et prit place à côté de moi. Il ne l’avait pas fait depuis le début de la calomnie. Pendant tout un mois il n’avait pas reçu de révélation à mon sujet. Il dit : « il n’y a de Dieu qu’Allah ! » Puis il dit : « Aisha, j’ai appris sur telle et telle chose, si tu es innocente, Dieu me le fera savoir, si par contre tu as commis un péché, demande pardon à Dieu et repens-toi. Quand l’individu reconnaît sa faute et s’en repent, Dieu la lui pardonne ! » Quand le Prophète finit de parler, mes larmes s’arrêtèrent subitement ; et m’adressant à mon père, je lui dis : « Réponds au Prophète à ma place ! — Par Dieu, dit-il, je ne sais que dire ! — Ma mère, dis-je, réponds pour moi au Prophète ! — Par Dieu, dit-elle, je ne sais que répondre ! » J’étais encore jeune, dit Aisha, je ne savais pas beaucoup de Coran, mais j’ai répondu : « Par Dieu ! Je suis sûre que vous avez écouté et cru ce que disent les gens ! Si je vous déclare que je suis innocente, et Dieu le sait bien, vous ne me croiriez pas ! Mais si j’avoue autre chose, et Dieu sait bien qu’il n’en fut rien, vous l’accepterez comme vrai ! En l’occurence, je ne trouve pour nous deux que la réponse du père de Joseph quand il dit : « je me résigne à Dieu, Il m’aidera à supporter vos assertions. » (Sourate 12 :18, Yousouf) Puis je me retournai sur mon lit, le visage au mur, espérant que Dieu démontre mon innocence. J’étais loin de penser que des versets coraniques seraient révélés à mon sujet. Moi, l’insignifiante ! Tout ce que j’espérais c’était que le Prophète le vît en songe. Par Dieu ! Avant même que le Prophète n’eût quitté sa place, ni aucune des personnes dans la chambre ne fût sortie, l’Envoyé de Dieu reçut la révélation et fut couvert d’une sueur qui perlait sur son visage, comme cela se passait aussi les jours de grand froid. La révélation terminée, la première parole que le Prophète prononça, tout en souriant, fut : « Aisha ! Remercie Dieu qui vient de proclamer ton innocence ! » Alors ma mère me dit : « Lève-toi et remercie le Prophète ! — Je ne me lève pas et je ne remercie que Dieu seul ! lui dis-je. » Dieu révéla à mon sujet les dix versets de la sourate 24 an-Noûr (verset 11 à 21). Quand Dieu révéla ces versets m’innocentant, (mon père) Abou Bakr as-Siddiq (Dieu en soit satisfait) qui subvenait aux besoins de Mistah ibn Outhatha, vu la parenté qui les liait, dit : « Je jure par Dieu de ne plus rien donner à Mistah après la calomnie qu’il a répandue sur Aisha ! » Alors Dieu révéla à ce sujet ce verset qui dit : « Que ceux d’entre vous de condition honorable et qui vivent dans l’aisance, n’interdisent pas par jurement leur assistance à leurs proches, aux pauvres et à ceux qui s’expatrient pour la cause de Dieu ! qu’ils se montrent indulgents et cléments. Ne voudriez-vous pas vous-mêmes avoir le pardon du Seigneur ? Dieu est Clément et Miséricordieux ! » (Sourate 24:22) Alors Abou Bakr dit : « Par Dieu, j’aime que Dieu me pardonne ! Et il remit à Mistah la subvention qu’il lui assurait, et dit : par Dieu, je n’arrêterai jamais plus cette subvention ! » Aisha dit : Le Prophète interrogeait Zaynab bint Jahch (la mère des croyants) à mon sujet ; il lui disait : « Qu’est-ce que tu as su, ou qu’est-ce que tu as vu de Aisha ? — Envoyé de Dieu ! disait-elle, je me garde d’attribuer à mes oreilles ce qu’elles n’ont pas entendu, et à mes yeux ce qu’elles n’ont pas vu ; par Dieu ! Je n’ai connu de Aisha que du bien ! » Zaynab, dit Aisha, était mon égale auprès du Prophète, mais piété la préserva de tremper dans cette calomnie. Mais sa soeur Hamna s’évertua à me combattre à sa place, et elle courut sa perdition comme tous ceux qui trempèrent dans cette affaire. » Ibn Chihab az-Zouhri (Mohammad ibn Mouslim) dit : « C’est ce qui m’a été transmis à propos de ces calomniateurs ! »
Puis ‘Orwa ibn Mou’attal as-Soulami adh-Dhakwani) disait (tout étonné) : soubhana Allah ! Par Celui qui détient mon âme, jamais je n’ai découvert l’intimité d’une femme ! »- La tente de Zainab brise le dos d'un chameau
- Muhammad a une relation sexuelle avec Zainab alors qu’elle tanne une peau
- Muhammad détestait les vêtements rouges de Zainab
- Zainab a été la première épouse à mourir (après Khadija)
Juwairiyah
- Juwairiyah était un butin de guerre
- Juwairiyah a épousé Muhammad afin de libérer sa tribu de l'esclavage
Juwayriyyah, fille de al-Harith Ibn al-Mustaliq, tomba entre les mains de Thabit Ibn Qays Shammas, ou de son cousin. Elle chercha à regagner sa liberté. Elle était une très belle femme, la plus belle qu’on pût voir. Aisha dit : Elle se rendit auprès du Messager d’Allah pour le consulter au sujet du rachat de sa liberté. Elle se tenait à sa porte quand je lui ai jeté un regard désapprobateur. J’ai su que le Messager d’Allah désapprouverait autant que moi. Elle dit : Envoyé d’Allah, je suis Juwayriyya, fille de Al-Harith. Il m’est arrivé quelque chose que vous n’ignorez pas. Je suis tombée entre les mains de Thabit Ibn Qays Ibn Shammas, et je veux racheter ma liberté. Je demande votre aide pour racheter ma liberté. L’Envoyé d’Allah dit : Que dis-tu d’obtenir une meilleure proposition ? — Laquelle ? demanda-t-elle. — J’achèterai ta liberté et je t’épouserai. Elle dit : Je l’accepte.
Aisha ajouta : Tout le monde su que l’Envoyé d’Allah avait épousé Juwayriyyah. Ils relâchèrent les captives en leur possession et leur rendirent la liberté, disant : ce sont désormais les membres de la famille du Prophète par liens du mariage. Nous n’avons jamais vu de femme aussi excellente que Juwayriyyah pour avoir apporté la bénédiction sur son peuple. Une centaine de familles des Banu Mustaliq furent libérées grâce à elle.- Juwairiyah priait et jeûnait pour ne pas avoir de relation sexuelle avec Muhammed
J’ai dit : Non. Il a dit : « Vas-tu jeûner demain ? ». J’ai dit : Non.
Il a dit : « Tu dois donc rompre ton jeûne ».Umm Habiba
- Oum Habiba demanda à Muhammad d'épouser également sa soeur
Je demandai au Prophète : « Ô Envoyé de Dieu ! Voudrais-tu épouser ma soeur, fille d’Abou Soufyan ? — Apprécierais-tu ? me demanda-t-il. — Oui, je ne saurais t’accaparer pour moi seule d’autant plus que ma soeur m’est si chère qu’elle mérite de partager avec moi un tel bien. — Cela ne m’est pas permis. — Mais le bruit court que tu désires épouser la fille d’Abou Salama ! — La fille d’Oumm Salama ? — Oui ! répondis-je. — Même si elle n’était pas ma belle-fille que j’ai élévée chez moi, elle ne me serait pas permise non plus : elle est la fille de mon frère de lait. Nous avions été, Abou Salama et moi, allaités par Thouwayba. Alors ne me proposez ni vos filles ni vos soeurs. »
Thouwayba, expliqua ‘Orwa, est l’affranchie d’Abou Lahab qui avait allaité le Prophète. À sa mort, Abou Lahab était vu en rêve par quelqu’un des siens dans une situation. Celui-ci lui demanda : « Qu’est-ce que tu as trouvé ? » Il lui répondit : « Je n’ai rien trouvé d’enviable à part une gorgée d’eau pour avoir affranchi Thouwayba. »Safiyah
- Safiyah était un butin de guerre
’Anas a dit : «A la campagne de Khaybar, nous fîmes la prière de l’aube avec le Messager de Dieu près de cette cité. Après cela, le Prophète de Dieu se mit sur sa monture, ainsi qu’Abu Talha avec qui j’étais en croupe, et s’élança en direction de Khaybar. Mon genou touchait la cuisse du Prophète de Dieu Il leva ensuite le ’izâr à un point où je pus apercevoir la blancheur de ses cuisses. Et une fois à l’intérieur de la cité , il s’ écria par trois fois: “Dieu est le plus grand! Khaybar est anéantie! .. Lorsque nous nous abattrons sur l’aire d’une peuplade, mauvais matin sera-ce pour ceux qui auront été avertis.” «En sortant vers leurs travaux [quotidiens], les habitants de Khaybar s’écrièrent: “C’est Muhammad! (‘Abd al ‘Azîz: L’un de nos compagnons ajouta : “.. et le khamîs”, c’est à dire, l’armée) «C’est ainsi que nous nous emparâmes de force de Khaybar. On rassembla ensuite les prisonniers. A ce moment, Dihya vint dire au Prophète: “O Prophète de Dieu! donne-moi une femme parmi les captifs ! Va, lui dit le Prophète, prends-en une!” Et Dihya de prendre Safiya bent Huyay, d’où un homme vint trouver le Prophète de Dieu et lui dit: “O Prophète de Dieu! as-tu donné à Dihya Safiya bent Huyay, la maîtresse des Qurayza et des Nadîr? Il n’y a que toi qui dois la prendre.” Sur ce, le Prophète dit: “Appelez-le! et qu’il vienne avec elle!” Dihya vint accompagné de Safiya. En la voyant, le Prophète de Dieu lui dit: “Prends une autre captive!” «Après cela, le Prophète de Dieu affranchit Safiyya et l’épousa.»
Thâbit dit à’Anas: «O Abu Hamza! quelle était la dot qu’il lui avait donnée ? Sa propre personne, répondit Mâlik; il l’a affranchie, puis épousée. Et, au chemin du retour, Um Sulaym s’occupa d’elle et la fit entrer de nuit chez le Prophète qui se leva le lendemain matin comme nouveau marié et dit: “Que celui qui a une chose l'apporte !” et ce en étalant un tapis. Certains apportèrent des dattes, d’autres du beurre fondu (‘Abd al ‘Azîz: Je crois que ’Anas cita aussi la bouillie sucrée) puis on mélangea le tout. C’est ainsi que fut le festin de noces du Messager de Dieu.»Le Prophète campa trois jours, sur la route entre Khaybar et Médine, durant lesquels il consomma son mariage avec Safiya, dit Anas. J’ai appelé les gens au repas de noce. Il n’y avait ni pain ni viande, mais le Prophète chargea Bilâl d’étaler les nappes et de servir des dattes, du fromage et du beurre fondu. Des musulmans se posèrent la question : est-ce une mère des croyants ou une esclave ? D’autres dirent : s’il lui pose le voile, c’est qu’elle est une mère des croyants, sinon elle n’est qu’une esclave !
Quand le Prophète ordonna de lever le camp, il prépara le siège où Safiya allait monter en croupe derrière lui, et lui arrangea le voile.«Nous arrivâmes ensuite à Khaybar. Et après que Dieu lui accorda la chute du fortin, on lui parla de la beauté de Safiya bent Huyay ben Akhtab (son mari fut abattu, et elle était alors une nouvelle mariée). Le Messager de Dieu la choisit pour sa propre personne. Il l'emmena avec lui et à notre arrivée à la vallée de Sahbâ', Safiya devint licite... et le Prophète consomma alors le mariage avec elle. Après quoi, il prépara du hays dans une petite natte et [me] dit: "Invite ceux qui seront auprès de toi!" et ce fut là le repas du mariage du Messager de Dieu avec Safiya.
«Nous nous dirigeâmes ensuite vers Médine. Je vis alors le Messager de Dieu qui préparait , avec son manteau, une place pour Safiya derrière lui. Il s'assit/ s'accroupit près de son chameau et présenta le genou; quant à Safiya, elle posa son pied sur le genou du Prophète et monta. Nous continuâmes notre route et à notre arrivée aux alentours de Médine, le Prophète regarda 'Uhud et dit: "Cela est une montagne qui nous aime et que nous aimons." Puis, il lança le regard vers Médine et dit: "O mon Dieu! je déclare sacré ce qui se trouve entre ses pierrailles de la même manière qu'Abraham avait déclaré La Mecque sacrée. O mon Dieu! bénis- leur leur mud et leur sâ'!"»Muhammad passa le moins de temps avec Safiya
Maimuna bint Harith
- Muhammad épousa Maimouna pendant la 'Omra
Le Prophète demanda la main de Maymouna (qui lui fut accordée) alors qu’il était en état d’ihrâm (sacralisation). Il consomma cette union après avoir quitté son ihrâm.
Maymouna Bint al-Hârith (la mère des croyants) est morte à Sarif. Ibn Abbas dit aussi : Le Prophète (s) épousa Maymouna pendant la Omra d’Al-Qada.- Maymouna n'aurait pas dû affranchir une esclave
— Tu as vraiment fait cela ? — Oui.
— Si tu l’avais donnée à tes oncles maternels, cela t’aurait apporté une récompense beaucoup plus grande. »- Le chien de Maymouna cause un génocide canin
— Oui, lui répondit-il, mais nous n’entrons pas dans une demeure où se trouve un chien ou représentation figurée. » Le lendemain matin, le Messager de Dieu donna l’ordre d’abattre les chiens, y compris ceux qui gardaient les petits jardins, en épargnant ceux qui gardaient les grands jardins.
See Also
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